Pourquoi mettre en place une démarche de prévention des addictions ?
Les usages de substances psychoactives (SPA) en milieu de travail représentent un enjeu majeur de santé au travail (risque d’accidents de travail et de désinsertion professionnelle) d’où l’importance d’élaborer une démarche de prévention collective.
La prévention des consommations de SPA constitue aussi un levier de performance sociale et économique pour l’entreprise.
Comment construire cette démarche ? Avec qui ?
La démarche de prévention se construit en plusieurs étapes :
- mobiliser tous les acteurs de l’entreprise,
- analyser les situations de travail et évaluer les risques liés aux conduites addictives,
- élaborer un programme d’actions de prévention,
- mettre en œuvre les actions,
- évaluer et suivre les résultats.
Cette démarche est participative et pluridisciplinaire : toutes les ressources doivent être impliquées afin d’échanger les « points de vue » autour du travail : la direction, le service des ressources humaines, les équipes encadrantes, les instances représentatives du personnel, le service de prévention et de santé au travail et les organismes de prévention tels que l’Agence nationale d’amélioration des conditions de travail (ANACT).
–Quels documents vous sont utiles ?
Le document unique d’évaluation des risques professionnels et le règlement intérieur (ou la note de service)
Quelles actions peuvent être mises en œuvre ?
-Informations et sensibilisations des salariés, des employeurs
-Animation de stands, d’ateliers
-Conception d’outils à disposition des employeurs
–Comment cette démarche de prévention est perçue par les collaborateurs ?
Les collaborateurs sont intéressés par la thématique des conduites addictives même si elle demeure taboue. Ils apprécient la dimension collective et l’approche non stigmatisante de la démarche de prévention.
Quel est le regard des employeurs ?
Les employeurs commencent progressivement à prendre en compte le risque des conduites addictives dans l’évaluation des risques professionnels au même titre que les risques physiques comme les troubles musculos-quelettiques (TMS) et psychosociaux.
Quel est le rôle de l’infirmier(e) en santé au travail ?
Par nos compétences, notre savoir-faire et notre expertise, notre rôle est fondamental avec deux champs d’intervention :
-au niveau de la prévention individuelle, nous repérons les consommations, les comportements, nous informons et accompagnons les salariés,
-au niveau de la prévention collective, nous construisons un partenariat aidant avec les employeurs, en étroite collaboration avec les membres de l’équipe pluridisciplinaire : médecin du travail, ergonome, psychologue du travail, assistant(e) social(e).
Les infirmier(e)s peuvent acquérir une expertise en addictologie en suivant des formations diplômantes comme un diplôme universitaire.
Muriel Gutierrez (Amande épicée)