ALCOOL / Les mécanismes se précisent

Alcool

Reçoit-on l’alcoolisme en héritage ? Au moins en partie, viennent de confirmer des chercheurs du Texas South Medical Center de Dallas. Leur étude publiée dans « PNAS », la revue de l’Académie nationale des sciences américaine, vient de mettre en évidence le rôle très particulier joué par le gène bêta-klotho (ou KLB), responsable de la synthèse de la protéine du même nom. Les chercheurs connaissent bien cette protéine : c’est un des constituants d’un récepteur neuronal impliqué dans notre appétence vis-à-vis des produits sucrés. Lorsque le gène KLB fonctionne correctement, le cerveau comprend les ordres de modération adressés par le foie via la sécrétion dans le sang d’une protéine spécifique, nommée FGF21. Mais sa forme mutante déforme le message hépatique, ont constaté les chercheurs américains en analysant le profil génétique de 105.000 buveurs.

Des tests réalisés sur des souris privées du gène KLB confirment ce mécanisme. L’équipe leur a donné le choix entre de l’eau ou de l’alcool. Les mammifères génétiquement modifiés ont préféré les boissons à base d’éthanol, qu’ils ont consommées en plus grande quantité, même quand ils avaient reçu l’hormone FGF21 en injection. « Nous avons désormais une bonne idée de la voie de signalisation de l’appétence à l’alcool, ce qui ouvre des perspectives pharmacologiques prometteuses  » , estiment les auteurs. Le segment d’ADN variant serait en effet présent chez 40 % de la population.

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