Communiqué de presse 10 janvier 2017 - L’auto-régulation en matière de marketing de l'alcool est un échec, selon les experts en santé publique

Alcool

Selon une nouvelle publication internationale, l’auto-régulation par les alcooliers de leur marketing est un écran de fumée qui vise à empêcher la mise en place de solutions réellement efficaces pour la protection des populations et notamment des jeunes. Les conclusions confortent les positions soutenues depuis longue date par l’ANPAA.

Dans un numéro hors-série consacré aux pratiques marketing des alcooliers publié aujourd’hui par la revue « Addiction »[1], les experts en santé publique alertent sur l’exposition massive des jeunes au marketing pour l’alcool. Les contrôles mis en place sur ces pratiques seraient inefficaces. Pour rappel, l’alcool est la principale cause de décès et de handicaps chez les jeunes hommes âgés de 15 à 24 ans dans presque toutes les régions du monde, et chez les jeunes femmes du même âge dans les pays occidentaux.

Selon les différentes études scientifiques publiées dans ce hors-série :

  • L’exposition au marketing alcoolier augmente la consommation des jeunes ;
  • L’analyse des opérations publicitaires réalisées durant la Coupe du monde de football 2014 montre que les pratiques des alcooliers violent les codes d’auto-régulation dont ils se sont eux-mêmes dotés pour se donner bonne conscience ;
  • Ces codes ne protègent pas suffisamment les jeunes visés par les pratiques marketing notamment via les réseaux sociaux ;
  • En France, les rabotages successifs de la loi Evin ont eu pour conséquence une plus grande exposition des jeunes au marketing des alcooliers.

Les experts appellent à la mise en œuvre de mesures réellement efficaces pour limiter les pratiques à risque et les mésusages liés à l’alcool et ainsi améliorer la santé des populations :

  • L’interdiction complète de la publicité et de la propagande pour les boissons alcooliques, et notamment de toute forme de sponsoring, serait la solution la plus efficace ;
  • La régulation ne peut être laissée aux mains des producteurs qui ont pour intérêt premier le développement de leur chiffre d’affaires.

Par ces recommandations, les scientifiques viennent conforter l’esprit qui a fondé la loi Evin en 1991 et les recommandations récentes des rapports de l’OCDE ou de la Cour des comptes.

Contacts :
Dr Alain Rigaud, Président 06.08.22.25.29.
Dr Bernard Basset, Vice-président 07.86.55.54.53.
comm@anpaa.asso.fr


[1] « Addiction » est une revue internationale de référence. Le principal auteur de ce hors-série est le Professor Thomas Babor. L’ANPAA a contribué dans un article intitulé « La loi Evin sur le contrôle de la publicité sur l’alcool en France : contenu, efficacité, limites »

Accéder au hors-série « Alcohol marketing regulation: From research to public policy » (accès libre)

Télécharger le hors-série « La loi Évin relative au contrôle de la publicité en faveur de l’alcool appliquée en France : contenu, efficacité et limites«