CAUSE MAJEURE de mortalité précoce en France, la consommation de substances psychoactives constitue une question de santé publique prééminente. Invariablement, il s’agit d’un sujet qui se retrouve dans le monde du travail et il est encore trop souvent traité en entreprise de façon individuelle, sous le prisme médical ou de la sanction disciplinaire. Quel est le rôle de l’entreprise dans la prévention de ces consommations addictives à risque ?
C’est une affaire privée, pas celle de l’entreprise », « Il s’agit de comportements individuels », « Ça relève de la médecine »… La prévention des consommations de substances psychoactives (SPA) en milieu professionnel se heurte à de multiples arguments. Les responsables invoquent le plus souvent le droit ou le secret médical, de peur de mettre le doigt dans un engrenage incontrôlable. Pourtant, les enquêtes statistiques le montrent : des substances psychoactives ou leurs effets sont bien présentes dans la sphère professionnelle.« Il est important d’aborder le sujet dans les deux sens : comment des consommations peuvent entraîner des effets sur le travail et comment l’organisation du travail peut induire des consommations, considère Marissa Lepape, contrôleur de sécurité à la Carsat Aquitaine. La grille d’analyse faisant le lien entre organisation du travail et pratiques addictives est récente. » Le travail peut en effet contribuer à déclencher, maintenir ou aggraver des conduites addictives.
Sommaire
- Responsable ou victime, l’entreprise a un rôle à jouer(rubrique courante)
- Faire face à l’alcool au travail
- Connaître le sujet pour bien l’aborder
- Des accompagnements de proximité
- La mer s’ouvre au débat
- La confiance comme clé de la réussite
- Libérer la parole