Une large analyse du « Lancet » sur les maladies non transmissibles (MNT) telles que les AVC, le diabète, la BPCO ou les cancers, menée en partenariat avec la commission sur les MNT de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est en particulier intéressée aux bénéfices et risques (pour la santé, mais aussi financiers) des taxes sur certains produits comme l’alcool, le tabac, ou encore les boissons sucrées ou les produits gras.
Elle parvient à la conclusion que contrairement aux inquiétudes majeures qui ont été avancées, ces taxes peuvent avoir de larges bénéfices pour les foyers à faibles revenus. D’autres articles publiés dans le même numéro du « Lancet » montrent qu’un faible niveau socio-économique est associé à des taux élevés de MNT dans les pays à revenus faibles et moyens, et que ces MNT font peser un poids économique plus élevé sur ces mêmes foyers que sur les foyers à haut revenus, surtout en l’absence d’assurance santé.
Des taxes pas si régressives
L’analyse qui se focalise sur les effets des taxes se base sur des données obtenues dans 13 pays à moyen et faibles revenus (Chili, Guatemala, Panama, Nicaragua, Albanie, Pologne, Tadjikistan, Tanzanie, Turquie, Niger, Nigeria, Inde et Timor Oriental). Et les résultats contredisent largement l’idée que ces taxes sont globalement régressives (c’est-à-dire qu’elles pèsent davantage sur les plus pauvres que sur les plus riches).