Le mois dernier est paru un numéro hors-série de Addiction intitulé « La réglementation du marketing de l’alcool : de la recherche aux politiques de santé publique ». C’est un sujet particulièrement crucial, car on sait que, pour les substances psychoactives autorisées, les mesures réglementant les ventes et le marketing sont souvent celles qui ont le plus d’impact sur les niveaux globaux d’usage.
Ce numéro s’inscrit à l’aune d‘un rapport publié en 2010 par l’Assemblée Mondiale de la Santé, l’organe décisionnel suprême de l’OMS, sur la stratégie globale pour lutter contre l’usage nocif d’alcool au niveau international. Parmi les principales mesures de ce rapport portant sur la commercialisation de l’alcool, on trouvait les axes suivants :
1) Mettre en place un cadre de commercialisation de l’alcool, idéalement par un support législatif, permettant de réglementer
– le contenu et le volume des produits mis en vente
– la publicité directe ou indirecte faite dans les médias, y compris les réseaux sociaux
– les actions de financement susceptibles de promouvoir l’usage de boissons alcoolisées
– la restriction ou l’interdiction de campagnes de publicité ciblant la jeunesse
2) Favoriser le développement d’agences publiques ou indépendantes permettant la surveillance des aspects entourant la commercialisation des boissons alcoolisées.
3) Favoriser la mise en place de procédures administratives permettant de dissuader les industriels de contrevenir aux restrictions sur la commercialisation des boissons alcoolisées