Addictions en milieu professionnel : à l’hôpital aussi… (linfirmier.com)

Les conduites addictives en milieu professionnel concernent tous les secteurs. Ceux du sanitaire et du médico-social ne sont pas épargnés, d'autant que leurs établissements connaissent, eux aussi en tant qu'organisations, des transformations profondes qui peuvent fragiliser les professionnels qui y exercent. Focus sur ces pratiques à l'occasion d'un colloque organisé par l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa) Occitanie sur cette thématique, le 13 novembre dernier à Toulouse et qui a réuni près de 250 participants.

Toutes les addictions

On a moins de conduites addictives lorsque l’on a un emploi que lorsque ce n’est pas le cas1, a précisé Nicolas Prisse, médecin de santé publique et président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), en préambule de ce colloque. Pour autant, le monde du travail n’est pas épargné par cette problématique. Loin s’en faut. Nous revenons [même] d’assez loin sur la question de la banalisation des substances psychoactives (SPA) en milieu professionnel a-t-il poursuivi. Et Jean-Michel Doyen, directeur départemental de l’Anpaa 81d’ajouter : Il y a 10-15 ans, les entreprises considéraient que les conduites addictives relevaient du champ personnel, du domaine privé. Mais l’affaire Colas2 a été un électrochoc.

Ainsi, même si ce problème de santé au travail n’est plus aussi tabou qu’il a pu l’être par le passé et qu’il figure  pour la première fois expressément dans le plan de santé au travail 2016-2020 [axe 2, objectif opérationnel 6, action 2.11 « Prévenir les pratiques addictives en milieu professionnel » – NDLR]3, il reste encore à faire, notamment au niveau de la prévention, du repérage précoce et surtout des TPE-PME. Ce d’autant que s’il ne s’agit pas d’une problématique récente, les transformations profondes et actuelles des organisations peuvent, à l’heure de l’amélioration continue de leur performance globale, fragiliser les professionnels. Des organisations du travail tourmentées ou l’arrivée de nouvelles technologies sont des terrains très propices à l’apparition de conduites addictives, a ainsi constaté Jean-Michel Doyen.

De quoi parle-t-on ?

Selon le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder (DSM-5), l’addiction à une substance est un mode d’utilisation inadapté d’une substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance cliniquement significative, caractérisé par la présence de deux (ou plus) manifestations.  Parmi les onze critères retenus pour en établir le diagnostic figure notamment l’utilisation répétée de la substance [qui] conduit à l’incapacité de remplir des obligations majeures au travail, à l’école ou à la maison.

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