Addictions : les ados lâchent la cigarette, l’alcool et le cannabis

Une nouvelle enquête de l’observatoire des drogues, publiée ce jeudi 9 mars, montre une baisse générale des consommations à 17 ans même si les addictologues s’inquiètent d’un boom de la cocaïne chez les étudiants et jeunes actifs.

Alcool

« La cigarette rend cool » serait-elle une phrase de vieux ? Devant le lycée parisien Turgot, à l’heure du déjeuner, Lily, 16 ans, n’y voit aucune logique. L’expression la fait même pouffer de rire. « Aujourd’hui, c’est tout le contraire ! s’exclame la lycéenne. C’est has been de dire que c’est stylé. » Si elle a déjà tiré sur une clope, le goût ne lui a pas plu. « Chez mes copains, l’odeur est même un argument pour arrêter. Pas mal sont déjà passés à la Puff et la CE ». Traduction : cigarette électronique.

À côté d’elle, Suzy, 17 ans, du lycée Brassens, approuve : « Certains se mettent aussi à vaper sans avoir jamais fumé. » Dans la bande de copines, en créoles et doudounes, Margot (le prénom a été changé), du lycée Balzac, est finalement la seule à s’en griller une, de temps en temps. Il faut dire que dans sa classe, « il y a beaucoup de gens de gauche, et ce sont eux qui fument ! » Quelques mètres derrière, Floriane, 17 ans, discute avec ses deux copains Basile et Jeanne, chacun une roulée à la main, qu’une fine pluie les oblige à rallumer sans arrêt. Ça ne la tente pas. « Je ne vois pas l’intérêt, ça pue ! » Jeanne a constaté que la fumée pouvait gêner d’autres camarades. Ils font comme ça, mime-t-elle en chassant l’air. « On me fait parfois la remarque. »

Ringardisation du tabac

Serait-on sérieux quand on a 17 ans ? Une nouvelle enquête de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), publiée ce jeudi, relève qu’en cinq ans, « tous les niveaux d’usage de drogues ont baissé, en particulier celui du tabagisme » à cet âge. À une exception près, celui de « la cigarette électronique augmente fortement, porté par une consommation féminine en très nette progression. »

En 2022, 46,5 % ont déjà fumé à 17 ans contre 59 % en 2017 et 15,6 % en allument une tous les jours alors qu’ils étaient 25,1 % cinq ans plus tôt. Les efforts ont fait piquer du nez la courbe. Hausse du prix, paquet neutre, interdiction du tabac dans les restaurants et cafés… « On parle de dénormalisation de l’image du tabac, loin du regard que les jeunes en avaient jusqu’au milieu des années 2000 », explique Julien Morel d’Arleux, le directeur de l’observatoire français des drogues.

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