Suite aux propos du Président de la République française, le jeudi 22 février 2018, il est impérieux derecentrer les débats autour des vrais enjeux de santé publique, dont l’information scientifique des conséquences de la consommation d’alcool (vin compris) et la prévention forment la pierre angulaire. Ils ne visent pas à une quelconque diabolisation du vin, mais à une communication des informations que le consommateur est en droit d’attendre.
Il faut rappeler dans un premier temps que l’alcool est une substance psychoactive licite et que, comme toute drogue, il procure du plaisir, mais est aussi responsable, après un usage chronique, d’une perte de contrôle de la consommation et d’un usage compulsif maintenu en dépit de tous les dommages pour le buveur vulnérable et son entourage. Les études épidémiologiques sur de grandes cohortes indiquent que la prévalence du mésusage d’alcool et de l’alcoolodépendance est élevée,
allant d’environ 15 % sur les 12 derniers mois à 30 % sur la vie entière (1).
Mais il est essentiel de ne pas tout ramener au problème de la dépendance : une grande partie desdommages est liée au mésusage et aux comportements à risque, dont l’alcool au volant et le binge drinking chez les jeunes sont un bon exemple.
L’alcool est un carcinogène, un toxique, un perturbateur endocrinien et même l’un des meilleursneurotoxiques, surtout pendant le développement et la maturation du cerveau. Une étude françaisepubliée en 2015 (2) présente l’alcool comme l’une des toutes premières causes d’hospitalisation, ce qui n’est pas étonnant puisque l’alcool est impliqué directement ou indirectement selon l’Organisation Mondiale de la Santé dans plus de 60 maladies voire 200 si l’on prend en compte tous les dommages comme les blessures (3). Les coûts sociaux, incluant les coûts médicaux et judiciaires, ont été estimés à 120 milliards d’euros (4), à mettre en regard du chiffre d’affaires de la filière
vitivinicole : 31 milliards d’euros en 2014 (5). La dernière étude française sur la mortalité annuelle liée à l’alcool nous apprend qu’environ 1 100 décès sont liés à la consommation quotidienne de 1 à 1,5 verre de boisson alcoolisée (6). Le message « boire midi et soir » n’est sûrement pas un bon message de santé publique.
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