L’étude s’est intéressée aux habitudes des Françaises et des Français vis-à-vis de l’alcool, mais aussi aux méthodes pour émettre des recommandations à la fois efficaces et accessibles à tous. Car l’alcool, comme le reconnait le Pr Mickaël Naassila, président de la Société française d’alcoologie, est un « acteur essentiel de notre culture et de notre économie », mais aussi un moyen de « se conformer à la norme sociale » et un « lubrifiant social ».
Ce qui ne doit pas, poursuit-il, empêcher de réfléchir au meilleur moyen de faire boire moins. Car l’alcool, ce sont aussi « des dommages considérables engendrés pour notre santé et in fine notre société ». En 2017, un groupe d’experts a ainsi émis un avis pour développer un nouveau repère de consommation d’alcool : l’idée étant, si l’on ne peut pas imaginer pour l’instant faire disparaître la consommation d’alcool, de lui fixer des limites dans lesquelles le risque pour la santé est réduit.
Ce repère contient trois recommandations :
- Pas plus de 10 verres standard par semaine
- Pas plus de 2 verres standard par jour
- Avoir chaque semaine des jours sans aucune consommation
Dans son étude, Santé Publique France s’est donc basé sur ces repères pour analyser la consommation « à risque » des Français.e.s. On constate d’abord que les hommes et les femmes ont un rapport très différent à l’alcool : les premières boivent globalement beaucoup moins (seules 14,3 % d’entre elles dépassent au moins l’un des trois repères), les seconds deux fois plus (33,4 % dépassent l’un des trois critères, 6 % dépassent les trois).