Alcool et cannabis, un mélange explosif !

Dans cet article, Julien Cabé donne le résumé d'une étude qui se penche sur les effets de l'usage d'alcool et de cannabis. L'étude s'attarde d'abord sur les effets et conséquences d'une consommation des deux produits par rapport à la consommation d'un seul. Par la suite ils tentent d'établir un lien entre consommation de ces deux produits de manière simultanée (en même temps) ou concomitantes (les deux produits sont consommés sur une période de temps mais pas en même temps).

Alcool

On constate fréquemment un usage conjoint d’alcool et de cannabis chez les jeunes adultes, avec la recherche par les usagers d’une amplification des effets ressentis. On retrouve en général dans ce contexte des niveaux de consommation plus importants, un plus grand nombre de conséquences négatives des consommations, une plus grande propension à la dépression, à la conduites en état d’ébriété et une accidentalité plus fréquente, par rapport à ceux qui ne consomment qu’un seul produit.

Ces co-consommations peuvent être simultanées (au même moment) ou concomitantes (consommation des deux substances sur la même période mais pas en même temps), et il semble dans la littérature que l’utilisation simultanée soit particulièrement productrice d’effets négatifs. Il n’existe malgré cela aucune définition opérationnelle claire des comportements de consommations simultanées ou concomitantes de ces deux produits, qui pourraient permettre de facilement les caractériser et les identifier sur le plan clinique.

Cette étude menée par Alexander W.Sokolovsky, Rachel L.Gunn, LaurenM icalizzi, Helene R.White et Kristina M.Jackson parue dans Drugs and alcohol dependance compare les conséquences de ces deux modalités de consommations conjointes, et leur impact sur les symptômes subjectifs ressentis.

Les auteurs ont pour cela étudié de manière très précise les consommations d’alcool et de cannabis sur des périodes de 28 jours chez 341 jeunes étudiants, pour mieux caractériser ce type d’usage. Ils avaient pour hypothèse qu’une co-utilisation quotidienne entraînerait des conséquences plus négatives et une intensité subjective d’effet plus importante, que la consommation isolée de ces substances. Ils ont ainsi observé que les participants déclaraient des conséquences négatives et des effets subjectifs ressentis plus importants les jours de co-consommation.

Il n’y avait en revanche pas de différence entre les consommations de type simultanée ou concomitantes, quel que soit le délai entre deux consommations choisies pour définir la consommation simultanée. Cette analyse a été complexe puisque dans leur échantillon, les délais entre 2 consommations étaient souvent très courts, ce qui a rendu plus difficile la distinction entre consommation simultanée ou concomitante.

Il semblerait donc que la consommation simultanée d’alcool et de marijuana ne présente que peu de risques supplémentaires par rapport à la consommation concomitante, mais d’autres études seront nécessaires pour affiner ce constat. Dans tous les cas, l’utilisation conjointe de cannabis et d’alcool montre une supériorité en termes de toxicité et d’effets négatifs, par rapport à l’usage d’un produit seul.

Par Julien Cabé

Consulter en ligne