Sera-t-il bientôt possible de diagnostiquer un syndrome d’alcoolisation fœtale chez les nouveau-nés ? C’est en tout cas ce que vient de montrer une équipe de l’Inserm, chez la souris.
Un diagnostic plus ou moins tardif
Pour rappel, l’alcoolisation fœtale, lorsque la mère consomme de l’alcool durant la grossesse, entraîne une altération du développement cérébral du fœtus. « Des anomalies sont observées au niveau des neurones et des vaisseaux sanguins du cerveau », note l’Inserm dans un récent communiqué.
Dans les cas les plus sévères, le diagnostic peut être posé rapidement : malformation du crâne et du visage, handicap mental ou atteintes de différents organes sont des symptômes qui alertent les soignants.
Mais dans les cas plus modérés, le lien avec une exposition in utero à l’alcool – les signes sont le plus souvent repérés seulement à l’école primaire – est compliqué à établir. Ces enfants présentent le plus souvent « des troubles cognitifs et comportementaux qui se manifestent par des difficultés d’apprentissage, de concentration, de mémorisation ou encore par une grande agitation ».
L’équipe de l’Inserm a voulu savoir si les altérations vasculaires qui surviennent dans le cerveau lors d’une exposition à l’alcool pouvaient être visibles dans la rétine. Pour ce faire, des femelles souris en gestation ont reçu plusieurs jours de suite des doses d’alcool suffisantes pour se trouver en état d’ivresse. Les rétines des souriceaux ont été étudiées, ex vivo, entre 0 et 15 jours après leur naissance.