En effet, plus de 3.000 bébés nés entre 2006 et 2013, soit une naissance par jour, ont présenté au moins une conséquence liée à la consommation d’alcool par leur mère quand elle était enceinte, selon des chiffres officiels présentés mardi 4 septembre 2018.
Il n’existe pas de dose d’alcool pour laquelle la santé du bébé n’est pas menacée
Parmi les troubles causés par l’alcoolisation fœtale (TCAF), les plus sévères sont appelés « syndrome d’alcoolisation fœtale » (SAF). Le SAF peut causer « des anomalies physiques (retard de croissance, malformations) et neurodéveloppementales (retard mental, déficit de l’attention, problèmes de mémoire, difficultés d’apprentissage…) qui relèvent du handicap« , souligne Santé publique France. « Le SAF est la première cause de handicap mental non génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant« , rappelle l’agence, pourtant il est la conséquence « d’un risque 100% évitable » : la consommation d’alcool pendant la grossesse. Le placenta ne peut en effet pas filtrer l’éthanol contenu dans l’alcool, qui imprègne le fœtus. « On ne connait pas de dose à partir de laquelle on peut affirmer qu’il n’y a pas de danger pour le bébé« , alerte en conférence de presse Caroline Marcel-Orzechowski, en charge de la campagne Alcool et Grossesse à Santé Publique France. « Par précaution, nous recommandons donc ‘zéro alcool’ pendant la grossesse« , ajoute-t-elle. « L’alcool a des effets tératogènes pléiotropes« , c’est-à-dire qu’il est toxique pour le fœtus de multiples manières, explique le Dr David Germanaud, neuropédiatre à l’Hôpital Robert Debré (Paris). D’après lui, les conséquences de l’exposition à l’alcool peuvent varier selon l’avancée de la grossesse : plutôt des malformations physiques dans les trois premiers mois, plutôt des problèmes de développement du système nerveux central dans les 2ème et 3ème trimestres.