Alcool et sport : la MILDECA alerte sur les risques d’un nouvel assouplissement de la loi Evin

La MILDECA rappelle que l’interdiction de la consommation d’alcool dans les stades était l’une des mesures fondatrices de la loi Evin. Elle visait justement à empêcher l’association symbolique de l’alcool et de son image aux valeurs positives du sport. La MILDECA est donc fermement opposée à l’assouplissement de cet encadrement législatif essentiel, destiné à prévenir les consommations à risque d’alcool et à protéger la jeunesse.

Alcool

Madame Perrine GOULET, députée de la Nièvre, a remis le 30 novembre 2018 au Premier ministre un rapport sur le financement des pratiques sportives en France. Pour donner au mouvement sportif la capacité de mobiliser davantage de ressources privées, le rapport préconise notamment d’examiner la possibilité d’un assouplissement de la loi Evin, en particulier des dispositions suivantes :

  • la limitation de vendre de l’alcool pour un club à dix dates par an ;
  • l’interdiction générale de la publicité pour l’alcool à la télévision ;
  • l’interdiction du parrainage des clubs sportifs par les alcooliers.

La MILDECA rappelle que l’interdiction de la consommation d’alcool dans les stades était l’une des mesures fondatrices de la loi Evin. Elle visait justement à empêcher l’association symbolique de l’alcool et de son image aux valeurs positives du sport.

La MILDECA est donc fermement opposée à l’assouplissement de cet encadrement législatif essentiel, destiné à prévenir les consommations à risque d’alcool et à protéger la jeunesse.

L’alcool est responsable chaque année de près de 49 000 décès. Il est présent dans 30% des condamnations pour violences, 40% des violences familiales, 30% des viols et agressions, un tiers des accidents mortels de la route. Un français sur 5 se dit très affecté par les dommages liés à l’alcoolisation de tiers. Les collectivités locales, tant en milieu urbain que rural, sont très préoccupées par les débordements de la vie festive.

La lutte contre les consommations à risque d’alcool est une priorité de l’action publique, non seulement d’un point de vue de santé publique, mais aussi d’ordre et de tranquillité publiques, pour favoriser un « mieux vivre ensemble » au sein de la société française.

Au sein de cette action publique globale, la réduction des incitations à consommer, en particulier en direction des adolescents et des jeunes adultes, joue un rôle déterminant. La littérature scientifique rapporte de nombreuses preuves quant au lien entre exposition à la publicité et consommations à risque d’alcool, en particulier chez les jeunes (voir expertise collective Inserm sur les conduites addictives des adolescents).

Alors que les niveaux de consommation des adolescents et des jeunes adultes restent très préoccupants en France (à 17 ans, 44% ont déclaré une alcoolisation ponctuelle importante dans le mois), les études mettent en évidence que les jeunes, en raison de leurs pratiques sociales (internet, réseaux sociaux, cinéma, pratiques sportives et de loisirs) sont plus sensibles que la population générale à l’influence des stratégies publicitaires. Celles-ci peuvent être directes ou indirectes, c’est-à-dire valorisant l’image positive / festive de tel ou tel comportement ou produit (sponsoring, placement de produits, organisation de « concours »…).