Alcool et Urgences : quand l’hôpital a la gueule de bois

Une étude effectué par Georges Brousse, Julien Geneste-Saelens, Julien Cabé et Olivier Cottencin dévoile des données édifiantes concernant l'alcool et les urgences.

Alcool

Sur l’ensemble des admissions aux urgences 30% sont liés à un usage problématique d’alcool : cela peut-être non seulement une ivresse mais aussi un accident, des violences conjugales ou non, des complications physiques … Et ce poids considérable des problèmes liés à l’alcool dans la problématique actuelle des urgences est largement méconnu par la population et les pouvoirs publics. Il est donc permis de penser que les urgences sont en partie obstruées par les problèmes d’alcool…

Et, en ce qui concerne les ivresses aiguës nécessitant un passage aux urgences 80% des admissions sont des personnes présentant un problème de dépendance à l’alcool. Là encore cette notion clinique capitale est largement méconnue de la population et des pouvoirs publics : lorsqu’un patient ayant une ivresse arrive aux urgences, il ne faut pas considérer cela comme un événement banal et ponctuel mais bien au contraire il faut mettre une prise en charge de la dépendance.

Les auteurs de cette étude proposent des interventions ultra brèves pour les usages à risques et les troubles de l’usage léger. Mais dans l’immense majorité des ivresses il faut mettre en place des entretiens motivationnels pour les troubles d’usage modérés à sévères.

L’objectif qui doit être poursuivi par les soignants aux urgences doit être de faciliter l’entrée et le maintien dans le parcours de soin pour les personnes présentant un risque de dépendance.

Enfin, les intervenants des urgences doivent privilégier l’empathie (ce qui n’est pas toujours le cas et qui n’est pas toujours facile en situation d’urgence) et la recherche de comorbidités addictives et psychiatriques (dépression, envie suicidaires…).

Les stratégies décrites ci-dessus doivent être appliquées lorsque le patient est dégrisé et capable de participer à sa prise en charge.

Pour plus d’informations, consulter l’article, paru dans le Journal Européen des Urgences et de Réanimation sur le site sciencedirect.com

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