
C’est le premier jour du reste de la vie de Sandrine. « Je buvais au minimum trois bouteilles de vin par jour à la fin », nous confie-t-elle en jetant des bouteilles vides. Alcoolique depuis cinq ans, elle s’apprête à partir en cure. « Je fais du vide et quand je rentrerai de cure, il n’y aura plus de bouteilles chez moi », assure-t-elle.
Ranger, trier, faire ses valises… Autant de gestes du quotidien devenus pour Sandrine des épreuves. « Mes lunettes, je les ai mises. Les lunettes de soleil aussi. Les chaussures de sport. Faire une valise, pour moi, c’est très compliqué de me projeter, de savoir ce qu’il faut prendre. Ça fait cinq ans que j’essaye, que j’échoue, mais là… Là, je pense que ça va être la bonne. Je le souhaite véritablement », confie-t-elle.
Avant, Sandrine Leclercq était sportive, toujours en vadrouille. Elle travaillait comme éducatrice spécialisée et suivait une formation d’acupuncture. La fin d’une relation toxique l’a plongée dans l’alcool. Elle est désormais suivie au service d’addictologie du professeur Brousse, des soins pris en charge par la Sécurité sociale.
Un sevrage pas à pas
« Bonjour Madame, bienvenue chez nous », la salue le médecin, qui pour son arrivée lui pose quelques questions ; « L’alcool, c’était quotidien ? Avec des alcools forts plutôt ou pas forcément ? ». « Des bières fortes, en grande quantité quand même », répond Sandrine. « Sur toute la journée, plutôt que le soir ? – À partir du moment où j’arrêtais de travailler, je ne buvais même plus mon café. Oui, je suis fatiguée, très fatiguée, évidemment et moralement ».
Pendant six mois, nous avons suivi Sandrine. Ses hauts et ses bas, à travers les vidéos qu’elle nous a partagées, son journal de bord. « J’ai des courbatures comme si j’étais malade, des sueurs, des palpitations. C’est un moment désagréable », explique-t-elle dans une séquence. Puis, un peu plus tard, elle constate du changement : « Je sens que ça bouge. J’en ai bavé cette dernière semaine. Mais là, je retrouve de l’espoir et de l’énergie ». Des progrès, pas à pas : « J’ai pensé à l’alcool. J’avais envie d’une bière, surtout avec le soleil. Et je ne l’ai pas fait », peut-on l’entendre dire dans une autre séquence.
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