Ce mois-ci, dans Addiction, une équipe finlandaise a étudié les trajectoires de consommation d’alcool de plus de 5800 « usagers simples » d’alcool finlandais par plusieurs mesures avant et après départ en retraite.
Ils montrent que la retraite n’a pas modifié l’usage simple d’alcool dans 81% des cas, qu’elle s’est soldée par une lente diminution de l’usage d’alcool dans 7% des cas, et qu’elle a abouti à une augmentation significative dans 12% des cas.
Les facteurs associés avec une augmentation de l’usage étaient le statut fumeur, le sexe masculin, le fait de travailler en zone urbaine, et la dépression.
En pratique clinique, on voit bien parfois certaines trajectoires de sujets ayant développé un trouble d’usage d’alcool après la retraite. Ces trajectoires sont souvent complexes car elles illustrent des histoires individuelles. Toutefois, les conditions de départ à retraite peuvent être favorisantes. Par ailleurs, certaines personnes très investies dans leur travail et qui n’ont pas anticipé leur départ en retraite peuvent se confronter à un vide que l’augmentation des consommations d’alcool peut plus ou moins insidieusement venir combler.
