Les chiffres sont préoccupants. 46% des 18-25 ans ont connu au moins une situation d’ivresse dans l’année (contre 33% il y a dix ans); 29% déclarent en avoir connu au moins trois (contre 15% il y a dix ans). Ces statistiques, publiées dans le Baromètre santé 2014 de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), illustrent particulièrement bien l’essor de l’alcoolisation excessive. «La consommation d’alcool est particulièrement préoccupante chez les jeunes et notamment les jeunes filles», s’alarme ainsi François Bourdillon, le directeur général de l’Inpes.
Les filles sont 28% à déclarer être ivres au moins trois fois par an (contre 8% en 2005 et 19% en 2010), et 11% au moins dix fois par an (contre 2% en 2005 et 7% en 2010). «Personnellement, je fais partie des 11%!» confesse Cécile, en stage de fin d’études. «Ca ne m’étonne pas que les filles soient en train de rattraper les garçons sur ce plan. Filles ou garçons, on a tous accès à l’alcool. Et quand on est une fille, on se fait payer plus souvent des verres…»
«Oui, autour de moi, j’ai plutôt l’impression que les filles boivent autant que les garçons», déclare Jean-Guilhem, étudiant en école de commerce. Maud, en école d’ingénieurs, estime au contraire que les filles boivent «quand même moins» que leurs camarades masculins, mais pense qu’«une fille bourrée est beaucoup plus vulnérable qu’un garçon bourré». Cette vulnérabilité inquiète fortement François Bourdillon, qui rappelle que l’ivresse est l’une des «principales causes des violences faites aux femmes».