Alcool : les nouveaux repères de consommation (Alcool Info Service)

Alcool

Depuis les années 90, il était recommandé de ne pas dépasser 2 verres par jour pour les femmes, 3 verres par jour pour les hommes et 4 verres par occasion (ces repères étaient basés sur les recommandations appliquées à l’étranger, notamment en Grande-Bretagne, Australie et Danemark et en lien avec le questionnaire AUDIT de repérage des consommations à risque).

Mais le risque de cancers présentant une relation linéaire avec la consommation d’alcool, ces recommandations ont été remises en question par la communauté scientifique. En 2016, une saisine de la Direction Générale de la Santé (DGS) et de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) a mandaté Santé publique France et l’Institut national du cancer pour réviser le discours public alcool, et travailler sur la question des repères de consommation. A cette fin, ces institutions ont réuni un groupe d’experts [1].

Recommandations

Dans le cadre de la saisine de la Direction Générale de la Santé (DGS) et de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), les experts missionnés par Santé publique France et l’Institut national du cancer se sont appuyés sur les recommandations du Pr Gerard Hastings (professeur de marketing social, Université de Stirling, Royaume-Uni), auditionné par le groupe. Ce dernier explique que les recommandations ne sont pas intégrées par le public si elles sont difficiles à comprendre, sont condescendantes et trop différentes de ses propres croyances et niveaux de consommations.

Les connaissances et les croyances du public relatives à la santé et aux maladies sont construites principalement par des expériences personnelles subjectives, des observations au sein de la famille, des réseaux sociaux, des médias. C’est ce que l’on appelle l’épidémiologie profane. Le but est donc de trouver un juste équilibre, dans la définition des recommandations, entre épidémiologie profane et épidémiologie scientifique [1].

Pour la partie profane, une enquête qualitative pour évaluer les perceptions du grand-public a été réalisée. Les conclusions de l’enquête sont qu’il n’est pas possible de viser le risque 0 qui serait perçu comme une prise de position inadaptée pour la société.

Cela implique alors l’acceptation d’un risque, mais le niveau de risque acceptable pour la société varie. On considère communément qu’il est de :

  • 1/1 000 000 pour les expositions subies par des individus sans qu’ils en aient le contrôle comme l’exposition à des produits chimiques de l’eau de boisson ou présents dans l’air, les aliments…
  • 1/1 000 pour des expositions placées sous le contrôle des individus eux-mêmes
  • 1/100 pourrait, semble-t-il, être considéré comme acceptable pour la consommation d’alcool uniquement : spécificité d’origine culturelle et économique (seuil admis par l’Australie [2] et la Grande-Bretagne)

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