ALCOOL / Les ravages de la boisson sur notre ADN

Ces modifications génétiques entraînent un surrisque important de développer des cancers.

Alcool

En utilisant des souris génétiquement modifiées, les chercheurs du laboratoire de biologie moléculaire de l’université de Cambridge ont confirmé ce qu’ils avaient montré dans un précédent travail: il existe deux mécanismes naturels pour se protéger des effets néfastes de l’alcool. L’un évite que l’ADN ne soit détruit et l’autre le répare en cas de dégâts.

Protection et réparation

Lorsque l’on consomme de l’alcool, plusieurs réactions s’opèrent. Tout d’abord l’organisme transforme l’éthanol (alcool pur) en aldehyde, une toxine très dangereuse pour l’ADN. Puis il détruit cette toxine grâce à une enzyme spécifique appelée «ALDH2». «Or plus de 500 millions de personnes, particulièrement les personnes asiatiques, manquent d’ALDH2 et donc supportent moins bien l’alcool», expliquent au Figaro le Pr Ketan Patel, dernier auteur de l’étude, et le Dr Frédéric Langevin. «Dans cette population qui présente un déficit de l’enzyme, une forte dose d’alcool entraîne quatre fois plus de dommages à l’ADN par rapport à un groupe témoin. Autrement dit, ce niveau de dommage équivaut à passer 5 minutes à Fukushima!»

«Heureusement, il existe un système de réparation de l’ADN qui prévient les dommages durables», assure le Pr Ketan Patel. Ce mécanisme est lié à une protéine, appelée FANDC2, qui permet de réparer l’ADN endommagé. Certaines personnes, qui n’ont pas dans leur code génétique cette protéine, sont porteuses de la maladie appelée «Anémie de Fanconi», entraînant un risque accru de cancers.