Analyse des drogues dans les eaux usées : overdose chez les Canards WC

L’analyse des eaux usées est devenue un moyen courant d’évaluation de la consommation des substances psychoactives à l’échelle d’une population. Cette technique est toutefois assez globale, et elle ne permet pas de faire la distinction entre un usage intensif par un nombre limité de consommateurs ou un usage occasionnel par un grand nombre d’usager par exemple

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L’analyse des eaux usées est devenue un moyen courant d’évaluation de la consommation des substances psychoactives à l’échelle d’une population. Cette technique est toutefois assez globale, et elle ne permet pas de faire la distinction entre un usage intensif par un nombre limité de consommateurs ou un usage occasionnel par un grand nombre d’usager par exemple. Par conséquent, si le niveau de substance détecté augmente, il n’est pas directement possible de déterminer si cela est dû à un changement des usagers, un changement de la fréquence d’usage, de la quantité consommée, ou de la pureté du produit.

 

L’usage de substances illicites est associé à un certain nombre de conséquences négatives, en particulier une augmentation des délits et de la criminalité. On retrouve notamment fréquemment un usage de drogue au cours des accident de la route, et il est démontré que leur utilisation majore le risque d’accident mortels et non mortels. Certains pays se sont donc dotés de test de dépistage rapide multi substance utilisable lors des contrôles routiers.

Ces contrôles, si le nombre de positif augmente, peuvent refléter une augmentation du nombre de consommateurs dans une population, et compléter les informations issues de l’analyse des eaux. D’autres données existent et peuvent également permettre un recoupage : volume des saisies de drogue, résultats d’autopsie, tests urinaires chez les détenus. Ils suivent en général des tendances similaires. A l’heure actuelle, il existe toutefois peu de données dans la littérature montrant une corrélation entre les variations de l’analyse des eaux usées et les tests rapides au cours de contrôles routiers. Les auteurs ont donc réalisé ce type d’analyse pour la méthamphétamine, le cannabis et la MDMA entre 2011 et 2016.

 

Dans leurs résultats, la méthamphétamine et la MDMA ont montré des tendances similaires d’une source de données à l’autre, avec des augmentations et des diminutions qui se suivaient. Le niveau de cannabis était relativement stable d’après l’analyse des eaux usées, mais les données des tests de dépistage routier ont toutefois commencé à différer dans la dernière partie de la période de mesure (augmentation plus importante).

 

Ils montrent donc que l’analyse des eaux usées et le dépistage des drogues sur la route sont des techniques valides pour le recoupage des données de consommation. Cela suggère que les changements de consommation des drogues dans l’ensemble de la population révélés par l’analyse des eaux usées sont cohérents et proportionnels aux variations des comportements de conduite sous l’influence de la drogue. Les résultats mettent également en évidence que des niveaux plus élevés de consommation de drogues, mesurés par l’analyse des eaux usées, peuvent être le signe d’une augmentation de la conduite sous substance dans une population et devraient donc potentiellement conduire à un ajustement des interventions sanitaires et policière en conséquence.

 

Par Julien Cabé 

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