Arrêter l’alcool face à un diagnostic de maladie grave

Cette étude confirme que le diagnostic de divers problèmes de santé semble inciter les patients à cesser de consommer de l'alcool. Ces résultats pourraient permettre de mieux cibler les interventions des équipes de liaison addictologique.

Alcool

Les éléments de la littérature (et la pratique clinique) suggèrent que les personnes qui développent de graves problèmes de santé sont susceptibles de cesser de consommer de l’alcool (ils sont qualifiés dans les études anglo-saxonnes de « sick-quitters » soit malades qui arrêtent de boire). Les auteurs de cette étude ont évalué la probabilité d’arrêter de boire chez un grand nombre de patients par rapport à l’apparition de divers problèmes de santé.

Ils ont calculé les odds ratios (OR) et les intervalles de confiance (IC) à 95 % d’arrêt de la consommation d’alcool après le diagnostic d’un problème de santé (parmi 28 différents) et 4 indicateurs généraux de santé ont été calculés. L’étude portait sur 97 852 patients âgés de 45 ans (≥) entre 2006 et 2009, consommateurs d’alcool, pour une durée de suivi moyenne de 5,3 ans. L’état de santé et l’incidence de problème de santé était évaluée par auto-questionnaire.

Lors de la visite de suivi, 9,6 % (n=9 438) des patients avaient cessé de boire de l’alcool. L’abandon de la consommation d’alcool a été associé de façon significative à 24 des 32 problèmes de santé examinés. Ainsi, 15,4 % des participants ayant reçu un diagnostic de diabète au cours de la période de suivi ont cessé de boire (OR pour cesser de boire vs continuer 1,77, IC 95 % : 1,60 à 1,96), 16,4 % pour un diagnostic de maladie de Parkinson (1,71, 1,35 à 2,17), 17,8 % pour des troubles de mémoire (1,68, 1,43 à 1,97), 19,2 % pour une fracture de hanche (1.64, 1,30 à 2,06), 14,7 % pour un AVC (1,45, 1,27 à 1,66), 12,5 % pour une dépression (1,40, 1,26 à 1,55), 15,0 % pour un cancer du sein (1,38, 1,18 à 1,61), 12,3 % pour une maladie cardiaque (1,34, 1,25 à 1,44) et 13,3 % pour une arthrose (1,22, 1,12 à 1,33).

Ces associations avec l’arrêt de la consommation d’alcool étaient encore plus fortes chez les personnes dont l’état de santé général (2,93, 2,53 à 3,40) et la qualité de vie (2,68, 2,24 à 3,21) s’était détérioré. Certains problèmes de santé n’étaient pas associés de façon significative à l’arrêt des consommations d’alcool, comme le cancer de la prostate, le mélanome, les cancers de la peau, la rhinite allergique ou la perte d’audition. Les résultats étaient généralement uniformes chez les hommes et les femmes, selon le groupe d’âge ou selon le statut tabagique.

 

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