Boire, fumer ou vieillir, il vaut mieux choisir

Il existe assez peu d’études sur le rôle que pourrait jouer la consommation d’alcool chez les personnes âgées sur leur consommation de tabac. Ces rares études n'ont pas réussi à faire la distinction entre le niveau moyen de consommation et les modalités (pattern) de consommation d'alcool, comme facteurs prédicteurs du tabagisme.

Alcool

Il existe assez peu d’études sur le rôle que pourrait jouer la consommation d’alcool chez les personnes âgées sur leur consommation de tabac. Ces rares études n’ont pas réussi à faire la distinction entre le niveau moyen de consommation et les modalités (pattern) de consommation d’alcool, comme facteurs prédicteurs du tabagisme.

L’objectif principal de cette étude était d’examiner indépendamment l’impact du niveau moyen de consommation d’alcool et des modalités de cette consommation comme prédicteurs du tabagisme chez les personnes âgées. L’étude a aussi permis d’examiner le lien entre la poursuite du tabagisme et la mortalité chez les fumeurs âgés.

Les auteurs ont examiné le niveau de consommation d’alcool moyen et les habitudes/modalités de consommation (consommation régulière versus épisodes de consommation massive) chez 1151 sujets (entre 55 et 65 ans) qui déclaraient une consommation d’alcool dans le dernier mois lors de l’inclusion (les très faibles buveurs étaient exclus). Les données sont issues d’une étude longitudinale plus large avec une évaluation initiale et des évaluations de suivi à 1, 4 10 et 20 ans. Les analyses prospectives se sont concentrées sur le sous-groupe des 276 sujets qui se déclaraient par ailleurs fumeurs lors de l’évaluation de référence. Les analyses des données ont été menées à l’aide de multiples analyses de régression linéaire et logistique et, pour tester la médiation, des techniques de bootstrap avec correction des biais.

Un niveau élevé de consommation d’alcool et le fait de consommer lors d’épisodes de consommation massive étaient significativement associés à un tabagisme actif lors de l’évaluation initiale de référence. Toutefois, seule la consommation épisodique excessive d’alcool était liée de façon prospective à la poursuite du tabagisme après cette évaluation initiale lors du suivi longitudinal. La poursuite du tabagisme chez les sujets qui fumaient déjà lors de  l’évaluation de référence augmentait la mortalité à 20 ans, faisant évoquer un lien indirect entre des épisodes de forte consommation d’alcool et une augmentation de la mortalité du sujet âgé.

Ainsi, les fumeurs qui consomment de l’alcool de manière excessive (mésusage) constituent une population exposée à des difficultés importantes pour cesser de fumer. Les personnes âgées qui consomment simultanément de l’alcool et du tabac constituent une cible préférentielle pour des interventions de santé publique.

 

Par Nicolas Cabé 

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