Cannabis, des familles témoignent

Lorsque le cannabis empoisonne la vie familiale, il est souvent nécessaire de se faire aider.

Cannabis

« Je n’ignorais pas que le cannabis circulait dans un cercle de camarades de ma fille mais j’étais dans une forme de déni. Jusqu’au jour où une amie m’a prévenue qu’elle y touchait aussi. Je suis alors devenue beaucoup plus vigilante. Il y avait une perte de confiance entre nous. Au bout de trois mois, j’ai eu besoin de savoir. Je lui ai fait faire un test de détection du cannabis, lequel s’est révélé positif. Ce qui a déclenché chez moi une grosse colère, des reproches et des discours moralisateurs. Le cannabis est tout de même un produit illégal, répréhensible par la loi !

Ma fille se fermait. Je tournais en rond, en proie à un sentiment de culpabilité et de honte. J’étais une mauvaise mère de ne m’être aperçue de rien, de ne pas lui avoir donné les moyens de dire non. Je me posais plein de questions. Ma fille, évasive, noyait le poisson. Elle me disait qu’elle fumait en soirée pour se sentir bien, s’éclater à plusieurs, se dés­inhiber, cherchant à me rassurer.

Quand j’ai entendu dire qu’il lui arrivait d’être endormie en classe, je ne pouvais plus la laisser mettre sa vie en l’air. Une amie psychologue m’a parlé d’une consultation jeunes consommateurs. Après un premier rendez-vous ensemble, ma fille s’y rend seule depuis deux mois. Elle va mieux. De mon côté, j’ai appris à me taire, à attendre qu’elle puisse en parler. Ce que je souhaite, c’est qu’elle arrive à dire non, à repousser les tentations. Car elle y sera toujours confrontée. Je ne l’empêcherai pas de voir ses amis. C’est à elle de faire ses choix. »

« Ma première décision d’adulte »

Victor, 23 ans

« J’ai fumé mon premier joint à l’âge de 16 ans. J’ai accepté pour être un ado stylé. Cela ne me faisait pas peur, contrairement aux drogues dures que je n’ai jamais essayées. Le cannabis m’a procuré un grand plaisir. Je me suis mis à en consommer de plus en plus souvent. Je m’étais créé un personnage de fumeur au lycée.

Fumer du cannabis, c’était mon choix personnel, ma première décision d’adulte. Je savais que c’était illégal, mauvais pour la santé. Ma mère a découvert une barrette de shit que j’avais cachée à l’intérieur d’une lampe laser. Interdit de sortie pendant plusieurs mois, je faisais le mur pour aller fumer chez un copain.

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