Témoignage - "Comme trop d’étudiantes, je suis devenue alcoolique (et démunie face à cette addiction)"

Pour Madmoizelle.com, Fanny* raconte ses années étudiantes qui l'ont menée à la dépendance à l’alcool.

Alcool

Dès l’entrée à l’université, on nous encourage à consommer de l’alcool pour s’intégrer. On nous dit qu’il faut profiter de sa jeunesse et de la vie à la fac, dont on se souviendra certainement comme de nos « plus belles années ».

Mais derrière une image fêtarde ou bon enfant, cette consommation a un impact non négligeable sur les étudiants, et peut les conduire à l’alcoolisme. J’en ai fait l’expérience, particulièrement durant mes années de master.

L’anxiété étudiante, porte d’entrée vers une consommation excessive

Au début de mes études, j’évitais les soirées de fac : je n’ai pas vraiment suivi le parcours classique des week-ends d’intégration et des fêtes post-partiels, où le mot d’ordre est de boire, toujours plus, pour se désinhiber. Après les cours, je tentais plutôt de m’échapper de ce milieu étudiant, que je trouvais trop étriqué.

Mais entre les rendus, les partiels, et un avenir professionnel incertain, la vie universitaire porte son lot d’angoisses. Quoi de mieux, pour décompresser après une semaine fastidieuse, qu’une tournée des bars et une soirée en club ?

Au début, ces sorties étaient occasionnelles. Et puis j’ai commencé à sortir la semaine, de plus en plus souvent, et tout le week-end…

Du fait de leur jeunesse, d’une estime de soi plus basse que la moyenne, et du stress généré par leurs notes, les étudiants sont un groupe social particulièrement touché par la dépression et l’anxiété. Contre ces angoisses, il leur est alors fréquent d’utiliser l’alcool comme remède à court terme, malgré ses conséquences dangereuses.

C’est ce qu’explique le Dr Bernard Basset, président d’Association Addictions France et vice-président d’Addict’Aide. Selon lui, l’alcool est un moyen « acceptable socialement, peu cher, et accessible de calmer son stress ». La fête, sous le prétexte de bons moments entre amis, peut alors devenir une porte d’entrée vers l’addiction aux effets « relaxants » de l’alcool.

Le problème, c’est que la vie étudiante ne correspond pas au tableau qu’on peut se faire de l’alcoolisme.  C’est le constat de Fanny Sarkissian, chargée de mission pour la Fédération des Associations Générales Étudiantes (FAGE).

« Le cliché de la personne alcoolique qui boit seule, tous les jours, est très présent dans l’imaginaire collectif. Les étudiants qui boivent beaucoup, en groupe, plusieurs fois par semaine, ne vont pas s’y identifier malgré les quantités dangereuses qu’ils peuvent consommer, ce qui rend la sensibilisation plus difficile. »

L’alcoolisme étudiant et la précarité financière

Étudiante précaire, je vivais dans un logement du Crous et percevais 325€ par mois pour subvenir à tous mes besoins. Après avoir payé mon loyer, mes factures et mes courses, il ne me restait plus grand-chose pour assumer les soirées régulières.

Quand mon rythme de sorties et de consommation a commencé à s’accélérer, mon budget ne suivait plus. Alors j’ai développé des petites techniques…

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