Comment aider un proche alcoolique?

Difficile de savoir trouver les mots ou d'avoir la bonne réaction face à l'alcoolisme d'un proche, qu'il s'agisse d'un conjoint, d'un parent ou d'un(e) ami(e). Comment aider ces personnes en souffrance?

Alcool
Depuis quelque temps, Marc trouvait que sa compagne remplissait un peu trop souvent son verre à table. Sans parler des soirées systématiquement arrosées et des apéritifs même le midi. « Certes, Aline ne se roulait pas par terre, n’était pas ivre morte un jour sur deux, mais après quelques verres, elle parlait un peu trop fort, s’énervait pour des broutilles ou devenait subitement excessivement émotive. » C’est d’ailleurs à la suite d’une crise de larmes impromptue en plein restaurant, que Marc s’est résolu à parler avec Aline « de son problème avec l’alcool. » « Ce fut très dur, elle n’a rien voulu entendre dans un premier temps. Mais petit à petit, je crois que mes mots ont fait leur chemin et elle a accepté d’aller voir un médecin. Ce qui ne l’empêche pas pour l’instant de ne pas arriver à s’en passer totalement. » Difficile de savoir comment réagir face à l’alcoolisme d’un proche et ce, que l’on soit conjoint(e), ami(e), parent ou enfant. Existe-t-il une bonne façon de faire? Comment ne pas blesser ni juger? Peut-on aider quelqu’un qui boit trop mais qui ne veut pas l’admettre? Le point avec Emmanuelle Lacroix, psychologue et psychothérapeute spécialisée dans les addictions. « Ce qu’il faut bien avoir à l’esprit, souligne en préambule Emmanuelle Lacroix, c’est que l’alcoolisme est une maladie. Sans vouloir caricaturer, on ne reproche pas son cancer à un malade, il en est de même avec l’alcoolisme. Les personnes qui en sont victimes n’ont pas choisi cette addiction. Par conséquent, il est contre-productif d’être dans le jugement ou la critique. » En outre, prévient Emmanuelle Lacroix, « il faut être lucide, on ne peut malheureusement pas faire grand chose si l’alcoolique en question n’a pas décidé de se soigner. Accompagner ces personnes est d’une immense difficulté et une tâche souvent ingrate. » Ce qui ne signifie pas non plus qu’il faut supporter les comportements qui découlent de l’alcoolisme ou ne rien dire par peur de la réaction que cela entrainera. « En tant que proche, conjoint ou ami, on a une responsabilité. Difficile de faire l’autruche et d’accepter de voir l’autre se détruire à petit feu », poursuit Emmanuelle Lacroix Voir la suite de l’interview sur le site de l’Express