La mesure précise de la consommation d’alcool chez les personnes qui vivent avec le VIH (PVVIH) est importante pour évaluer valablement l’efficacité des interventions visant à la réduction de la consommation d’alcool.
Dans cet article publié dans Alcoholism : Clinical & Experimental Research, les auteurs ont utilisé les données d’un essai contrôlé randomisé d’une intervention visant à réduire la consommation d’alcool chez les PVVIH qui recevaient un traitement antirétroviral à Tshwane, en Afrique du Sud. Ils ont calculé la concordance entre la consommation d’alcool autodéclarée, mesurée par le l’AUDIT et l’AUDIT-Consommation (AUDIT-C), en particulier la consommation épisodique excessive (HED) au cours des 30 derniers jours, et une forte consommation d’alcool au cours des 7 derniers jours, avec un biomarqueur de référence – niveau de phosphatidyléthanol (PEth) (≥ 50 ng/mL) – parmi 309 participants. Un modèle de régression logistique multiple a été utilisé pour évaluer si la sous-déclaration de la consommation excessive d’alcool (AUDIT-C vs. PEth) différait selon le sexe, le groupe d’étude et le moment de l’évaluation.
Les résultats montrent que l’âge moyen des participants était de 40,6 ans, dont 43 % étaient des hommes et 48 % faisaient partie du groupe d’intervention. À 6 mois, 51 % avaient une PEth ≥ 50 ng/mL, 38 % et 76 % avaient des scores indicatifs d’une consommation excessive d’alcool sur l’AUDIT et l’AUDIT-C, respectivement, 11 % avaient signalé un HED au cours des 30 derniers jours et 13 % avaient signalé au cours des 7 derniers jours au moins un jour de forte consommation d’alcool. À 6 mois, il y avait une faible concordance entre les scores AUDIT-C et la consommation excessive d’alcool au cours des 7 derniers jours, d’un côté par rapport à la PEth ≥ 50 de l’autre (sensibilités de 83 % et 20 % et valeurs prédictives négatives de 62 % et 51 %, respectivement). La sous-déclaration de la consommation excessive d’alcool d’alcool à 6 mois était associée au sexe (OR = 3,504. IC à 95 % : 1,080 à 11,364), la probabilité de sous-déclaration étant plus élevée pour les femmes.
En conclusion, la sous-déclaration de la consommation d’alcool était importante ici, et il est probable qu’elle le soit dans la plupart des essais cliniques. La place des nouveaux biomarqueurs en recherche comme en clinique, va se poser inévitablement avec la démocratisation de ces outils.
Par Benjamin Rolland
Lien vers l’article : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/acer.15062