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Entre 2016 et 2019, la consommation annuelle d’alcool par habitant en Chine a diminué de 2,4 litres d’alcool pur, soit de 33 %. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), cette baisse de la consommation s’est accompagnée d’une réduction de 23 % de la mortalité imputable à l’alcool. Cet article, paru dans la revue Alcohol, étudie la contribution des politiques de contrôle de la consommation d’alcool en Chine et ses bénéfices en matière de santé publique.
Un examen systématique de la littérature a été mené sur les politiques de contrôle de l’alcool et leur efficacité en Chine, dans le cadre d’une recherche plus large portant sur tous les pays de la Région OMS du Pacifique occidental. Outre les articles sur les preuves empiriques de l’impact de ces politiques de contrôle de l’alcool, les auteurs, menés par le très célèbre Jürgen Rehm, ont également recherché des articles d’analyse. La plausibilité des changements apportés aux politiques traditionnelles de lutte contre l’alcool (augmentation des taxes, restriction de la disponibilité, restriction de la publicité et du marketing, lois sur l’alcool au volant, dépistage et interventions brèves) pour expliquer les réductions des niveaux de consommation et des taux de mortalité attribuables à l’alcool a été étudiée.
Les résultats montrent que des progrès importants ont été enregistrés dans la mise en œuvre de politiques strictes en matière de conduite en état d’ivresse, ce qui pourrait expliquer la réduction des accidents de la route, y compris des décès.
D’autres politiques classiques de lutte contre l’alcool semblent avoir joué un rôle minime dans la réduction de la consommation d’alcool et des dommages attribuables au cours de la période 2016-2019.
En revanche, la campagne de lutte contre la corruption semble avoir été suffisamment importante pour avoir contribué de manière substantielle à ces réductions. Cette campagne a interdit la consommation de boissons alcoolisées dans la vie quotidienne des fonctionnaires et a donc contribué à la dénormalisation de l’alcool. Bien que cette campagne anti-corruption n’ait probablement pas été la seule mesure politique susceptible d’expliquer les baisses marquées des niveaux de consommation d’alcool et de la mortalité attribuable, des recherches plus détaillées sont nécessaires pour déterminer exactement comment cette campagne a permis d’obtenir ces baisses.
En savoir plus : www.sciencedirect.com.