Sortez les calculettes. Dans sa dernière note publiée lundi 31 juillet, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives s’est intéressé au coût social des drogues en France durant l’année 2019. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’addition est salée en ce qui concerne la cigarette et l’alcool, bien loin devant la cocaïne, l’héroïne, la 3-MMC et autres substances déclarées illicites.
Ainsi, on apprend que le coût social du tabac s’élève à 156 milliards d’euros par an. Pour l’alcool, dont le vin si cher au président de la République, le coût social grimpe à 102 milliards. Et quid des drogues illicites ? La guerre à la drogue déclarée pour justifier une politique du tout répressif par le gouvernement se justifie-t-elle ? Avec 7,7 milliards de poids sur les finances publiques, le coût social lié à l’usage d’héroïne, de cocaïne ou encore de cannabis se situe bien loin derrière le tabac et l’alcool. Afin d’obtenir ces estimations, l’auteur a estimé la valeur des vies humaines perdues, la perte de qualité de vie, la prise en charge des malades liés à ces drogues, les pertes pour les entreprises mais aussi les économies réalisées sur les retraites non versées aux personnes décédées prématurément. Sont également inclus dans ce calcul le coût de la prévention ainsi que les recettes fiscales des taxes prélevées sur l’alcool et le tabac.
Le résultat démonte au passage une idée reçue : les drogues légales que sont l’alcool et le tabac ne rapportent pas de bénéfices à l’Etat via les taxes. Pierre-Yves Geoffard, économiste spécialiste de l’économie de la santé, analyse pour Libération les résultats de cette étude.
