Dépression et addictions : No stress !

On retrouve fréquemment chez les usagers chroniques de substances psychoactives l’apparition de symptômes dépressifs, pouvant aller jusqu’à un trouble dépressif caractérisé, en particulier chez les femmes. Un arrêt de consommation permet d'améliorer ces symptômes dépressifs. Cette amélioration est-elle liée par un effet direct à la réduction des consommation ou indrectement à la réduction du stress global : une étude parue dans Drug Alcohol Dependance.

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Image par Gerd Altmann de Pixabay

La présence de ce type de symptômes est par ailleurs associée à une aggravation du pronostic global de ces patients, tant sur le plan addictologique que psychiatrique. Dans une partie des cas, les études ont montré que le traitement du trouble de l’usage de substance permettait une amélioration de l’état thymique, sans que le mécanisme sous-jacent ne soit toujours clair.

Plusieurs hypothèses existent pour tenter d’expliquer cette amélioration de l’humeur dans les semaines suivant l’abstinence de substance. Certains auteurs pensent que la réduction des consommations de substances entraine par un effet direct la régression de ces symptômes dépressifs, qui seraient donc induits par les produits. D’autres, pensent que cette rémission symptomatique pourrait être liée à la réduction du stress global, par la diminution des facteurs de stress liés aux consommations. Le lien entre le facteur stress et la dépression, dans un contexte addictif, n’a pas été étudié jusqu’à présent et c’est ce que proposent les auteurs de cet article.

Ils ont pour cela étudié l’évolution au cours du temps de l’association entre les niveaux de stress, la consommation de substance et les symptômes dépressifs, chez des patients entrés dans un parcours de soin.

Leurs résultats indiquent que les symptômes dépressifs s’amélioraient de façon significative avec le temps lors de l’arrêt de consommation de substances psychoactives. La présence d’une consommation de substances et de stress étaient tous deux associés à l’apparition ultérieure ou à la persistance de symptômes dépressifs. Ils constatent également que les variations de l’humeur n’étaient pas uniquement attribuables à la modification des niveaux de consommation de substances, mais aussi au facteur stress.

Ces résultats confirment donc que les symptômes dépressifs présents chez les usagers chroniques de substances auront tendance à régresser à la suite du sevrage en substance. Le stress est également impliqué de manière indépendante dans ce phénomène et semble donc être une cible thérapeutique intéressante dans la prise en charge des addictions, en particulier chez les patients présentant de hauts niveaux de stress.

Par Julien Cabé

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