Des drogues dans l'air qu'on respire

Si la tabagisme passif est un phénomène bien connu avec un impact sur la santé, qu’en est-il des autres substances psychoactives qui se consomment par inhalation comme le cannabis ?

Autres drogues

Le tabagisme passif est le fait d’inhaler, de manière involontaire, la fumée dégagée par un ou plusieurs fumeurs. L’académie de médecine considère que le tabagisme passif est la source la plus dangereuse de pollution de l’air domestique, en raison de sa concentration élevée en produits toxiques. Pour réduire les conséquences néfastes du tabagisme passif, à l’origine de 3000 décès prématurés de non-fumeurs chaque année selon les épidémiologistes, il est, depuis le 1er février 2007, interdit de fumer dans tous les lieux à usage collectif fermés et couverts accueillant du public, les moyens de transports collectifs, les écoles, collèges et lycées publics et privés (y compris des endroits ouverts) etc.

Mais l’air qu’on respire ne contient pas que des toxiques provenant de la combustion du tabac, on y trouve aussi des traces de drogue. Dans un travail publié en 2011, un groupe de chercheurs espagnols avait analysé la présence de cocaïne et d’autres psychotropes au sein de particules en suspension présentes dans l’air de trois grandes villes espagnoles (Barcelone, Madrid et La Corogne). Dans chacune de ces villes, trois sites avaient été sélectionnés : un quartier résidentiel, un quartier festif et un campus universitaire. Les analyses étaient réalisées sur plusieurs jours consécutifs et de façon simultanée dans les trois agglomérations. La cocaïne était le seul produit à avoir été détecté à des taux significatifs dans l’ensemble des 9 sites, l’héroïne et les cannabinoïdes n’étant présent que dans l’air de certains quartiers. On trouvait plus de produits illicites dans l’atmosphère de quartiers festifs que dans les campus universitaires et plus dans ces derniers que dans les zones résidentielles. Les concentrations de produit avaient également tendance à être plus élevées les jours de week-end qu’en semaine. Toutefois les quantités détectées étaient infimes et il faudrait des milliers d’années pour inhaler l’équivalent d’une dose habituelle de produit.

La situation peut être différente lorsqu’on évolue dans une atmosphère confinée où certain.e.s fument du cannabis. En clair, existe-t-il un « cannabisme passif » ?