Des gènes aux médicaments : une nouvelle approche dans la prise en charge du trouble d’usage d’alcool développée dans Psychopharmacology

La recherche dans le domaine du trouble lié à l’usage d'alcool (TLUA) a rassemblé un nombre impressionnant de données sur l'expression génique dans les régions clés du cerveau impliquées dans l’addiction, à la fois chez l’homme et chez l’animal, mais également à différentes étapes du cycle de l’addiction (binge/intoxication alcoolique aigüe, sevrage/effet négatif et préoccupation/anticipation).

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La recherche dans le domaine du trouble lié à l’usage d’alcool (TLUA) a rassemblé un nombre impressionnant de données sur l’expression génique dans les régions clés du cerveau impliquées dans l’addiction, à la fois chez l’homme et chez l’animal, mais également à différentes étapes du cycle de l’addiction (binge/intoxication alcoolique aigüe, sevrage/effet négatif et préoccupation/anticipation). Ces données ont amélioré notre compréhension des adaptations moléculaires qui peuvent mener à la dysrégulation des fonctions cérébrales et au trouble chronique et récidivant que représente l’addiction.

 

L’identification de nouveaux médicaments pour traiter le TLUA doit bénéficier de l’intégration des données génétiques, génomiques et comportementales recueillies jusqu’alors. En effet, la pharmacologie systémique considère les effets des médicaments comme le résultat du réseau complexe d’interactions qu’un médicament a plutôt qu’une seule interaction médicament-molécule. Les stratégies computationnelles basées sur ce principe, qui intègrent les signatures d’expression génique des produits pharmaceutiques et des états pathologiques, se sont révélées prometteuses pour identifier les traitements qui améliorent les symptômes de la maladie (appelés cartographie génétique in silico ou cartographie de connectivité).

 

Dans cette revue, les auteurs ont développé les étapes nécessaires à la cartographie génétique in silico en vue du développement et du re-positionnement de médicaments dans l’arsenal thérapeutique, ont examiné les dernières applications de ces approches dans les troubles mentaux et ont souligné certains des défis cruciaux auxquels le domaine est confronté.

 

Pour eux, le profilage de l’expression des gènes pour la cartographie in silico serait essentiel afin d’améliorer les indications et le développement de médicaments dans le TLUA et d’autres maladies psychiatriques. Ainsi, à mesure que nous deviendrons plus efficients dans notre capacité à construire et à interpréter une signature moléculaire sous-jacente aux symptômes de la maladie, les soins de santé se tourneront vers la médecine personnalisée, où chaque patient est traité selon son profil individuel. Cependant, cette recherche n’en est encore qu’à ses débuts, et de nombreuses questions restent sans réponse. Le succès reposera sur l’intégration d’une importante quantité de données de séquençage et phénotypage provenant de sources publiques et privées, nécessitant un effort de collaboration entre milieu universitaire, industrie et gouvernement.

 

 

 

Par Louise Carton 

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