Dis-moi combien de glaçons tu mets dans ton verre, je te dirais peut-être combien tu bois

Les études menées sur ce sujet montrent que les personnes sont souvent incapables d'estimer correctement la quantité d'alcool qu'ils ont eux-mêmes servi. La forme du verre, la présence de glace dans le verre et le fait d’avoir soi-même consommé de l’alcool peuvent influencer la quantité effective d'alcool que les gens versent et sur l’estimation qu’ils se font de la quantité versée.

Alcool

Les études menées sur ce sujet montrent que les personnes sont souvent incapables d’estimer correctement la quantité d’alcool qu’ils ont eux-mêmes servi. La forme du verre, la présence de glace dans le verre et le fait d’avoir soi-même consommé de l’alcool peuvent influencer la quantité effective d’alcool que les gens versent et sur l’estimation qu’ils se font de la quantité versée. Les auteurs de cet article ont mené successivement 4 études afin d’examiner si ces trois facteurs affectent la manière de servir de l’alcool, en laboratoire et dans le monde réel.

Une première étude  a été réalisée en laboratoire et trois ont été menées lors d’événements publics. Les auteurs ont testé l’effet de la forme du verre (verres à cocktail versus verre à whisky), l’effet de l’utilisation d’un substitut aux glaçons (pierres à whisky), et l’effet de la présence de glace dans le verre lors du versement de l’alcool et sur les capacités des individus à  estimer la quantité versée, pour une boisson alcoolisée que les sujets ont l’habitude de consommer et servir. L’effet de  la consommation d’alcool sur la précision du versement d’une unité d’alcool a aussi été étudiée.

 

Dans l’ensemble, les participants ont significativement surestimé la quantité d’alcool qu’ils versaient lorsqu’ils servaient des verres comme à leur habitude. Mais cette quantité était significativement supérieur à une unité alcool (au sens britannique du terme), en particulier lorsqu’ils versaient l’alcool dans un verre vide. Les résultats ne démontraient pas effet significatif de la forme du verre ou de l’utilisation d’un substitut de glace sur l’estimation de quantité d’alcool versé, que ce soit lorsqu’on demandait aux sujets de verser un verre habituel chez eux. Le fait de consommer de l’alcool n’était pas lié à un plus grand taux d’erreur dans le versement d’une unité standard d’alcool. L’utilisation de glace ou de pierres à whisky semblait réduire la quantité d’alcool versé lorsqu’on demandait aux sujet de verser une unité standard d’alcool, améliorant ainsi la précision de l’estimation.

Les sujets ayant surestimé la quantité d’alcool contenue dans leur boisson alcoolisée habituelle, les auteurs suggèrent que les auto-évaluations des consommations d’alcool utilisées classiquement pourraient être surestimées elles-aussi. La présence de glace dans le verre pourrait, elle, améliorer la précision dans l’évaluation de la quantité d’alcool versée. Les auteurs proposent donc que  les auto-questionnaires de consommation tiennent compte de la présence ou de l’absence de glace dans les verres consommés.

Par Nicolas Cabé 

Consulter en ligne