Drogues: rencontre avec ces policiers qui réclament la dépénalisation

Au début du mois, le collectif Police contre la prohibition, ou PCP, a vu le jour avec une demande : la dépénalisation de toutes les drogues. Nous avons discuté avec l'une de ses co-fondatrice, Bénédicte Desforges, ex-flic.

Autres drogues

Généralement, on les imagine plutôt dans l’autre camp, celui de l’ordre et la répression. Pourtant, début novembre, le collectif Police contre la prohibition (PCP), regroupant des membres des forces de l’ordre, a vu le jour en publiant sur son site internet un manifeste pour demander « la dépénalisation de l’usage de tous les stupéfiants et une politique des drogues réaliste et cohérente, basée sur la prévention, l’information et la réduction des risques ».

La création de ce groupe s’est fait notamment en réaction à la volonté de la majorité de créer une amende forfaitaire contre les consommateurs de drogues. A l’origine du collectif, et partie émergée de l’iceberg parce que les policiers en fonction préfèrent rester anonymes, on retrouve trois ex-flics. Afin de comprendre leurs motivations, nous avons discuté avec Bénédicte Desforges l’une des trois, qui a démissionné de la police.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer ce collectif ?

Bénédicte Desforges – Ça fait longtemps que je m’intéresse à la législation sur les drogues, parce qu’elle est à la croisée de plein de choses, du droit pénal, des libertés individuelles, des différences entre les pays. Et puis il y a un moment où on se met à regarder un peu ce qui se passe en France, à regarder les chiffres, les pratiques policières et on se rend compte que ça ne va pas du tout. D’autant que les parlementaires sont en ce moment en train de voter la loi de programmation de réforme de la justice. Dans cette loi, ils mettent au point une amende forfaitaire délictuelle pour l’usage de stups, c’est à dire une réponse pénale de plus – comme s’il n’y en avait pas déjà assez – pour punir ce qui selon nous ne devrait pas être une infraction.

Voir la suite de l’interview sur le site des Inrockuptibles

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