Facebook et Twitter sont les réseaux sociaux les plus utilisés en 2018, comptant à ce jour respectivement 2,2 milliards et 335 millions d’utilisateurs actifs par mois. Les réseaux sociaux sont utilisés par une large proportion de jeunes adultes, et via le partage de messages, photos, expériences par les pairs, peuvent exposer les utilisateurs à des conduites à risque, y compris concernant la consommation d’alcool.
1er réseau social du monde, Facebook a été étudié concernant la propagation des conduites à risque ces dernières années. Dans cette étude publiée dans Drug & Alcohol Dependence, les chercheurs se sont cette fois intéressés à Twitter, et ont examinés les posts de 186 jeunes adultes utilisant régulièrement cette plateforme. Ils ont mis au point un moyen de détecter facilement dans les posts la présence de mots ou d’emojis faisant référence à l’alcool. Les personnes recrutées pour l’étude ont également répondu à plusieurs questionnaires, évaluant leur relation à l’alcool (habitudes, quantité, conséquences négatives).
Plus de 333 000 posts ont ainsi été analysés, parmi eux, 60 % contenaient des termes en lien avec l’alcool. Les résultats de l’étude mettent en évidence une forte corrélation entre le nombre de tweets postés comportant des termes relatifs à l’alcool et l’envie de consommer, la quantité d’alcool consommée par semaine, ainsi que les conséquences et les problèmes liés à l’alcool. En d’autres termes : plus un utilisateur postait des tweets relatifs à l’alcool, plus il y avait de chance que cet utilisateur ait un usage à risque ou trop important de cette substance.
En définitive, cette étude questionne à la fois l’intérêt de proposer des méthodes de prévention à destination du grand public sur la consommation d’alcool directement sur Twitter, et à la fois le rôle que pourrait jouer ce réseau social pour détecter de façon précoce et ciblée les personnes à risque d’un mésusage de substance, afin de leur proposer si besoin une intervention addictologique adaptée.
#Lavenirnousledira
Julia D’AVIAU DE TERNAY (interne en psychiatrie à Lyon)
Benjamin ROLLAND (MCU-PH en addictologie, SUAL, Lyon)