Défi De Janvier : que penser de la version alternative du « Damp January » ?

Le « Damp January » ne convainc ni le Pr Amine Benyamina, ni le Dr Bernard Basset, respectivement président et vice-président d’Addict’AIDE. Cette recommandation à consommer moins d’alcool pendant le mois de janvier a plus d’utilité pour les producteurs d’alcool que pour la santé des usagers. Interviews croisées dans "Le HuffPost".

Alcool

C’est doucement en train de devenir un rituel. Depuis 2020 en France, le mois de janvier est celui du
« Défi De Janvier » : un mois sans alcool, avec pour objectif d’encourager à faire une pause et reprendre le contrôle de sa consommation. Une opération qui rencontre un public un peu plus large chaque année. En 2023, un tiers des Français envisageait d’y participer dont 50 % des 18-35 ans, selon l’IFOP.

Cette popularité grandissante s’accompagne de variantes : Veganuary, qui encourage à passer un mois sans manger de produits issus des animaux par exemple, ou encore « Damp January ». Ce « janvier humide » est proposé comme une alternative à la sobriété complète : il consiste à boire de l’alcool moins souvent, ou en moins grande quantité pendant 31 jours.

Une recommandation qui aurait plus d’utilité pour les producteurs d’alcool que pour la santé des usagers selon Bernard Basset et Amine Benyamina, médecins et addictologues interrogés par Le HuffPost.

Pour les producteurs de spiritueux, le « Damp January » sonne comme une aubaine. « Ce n’est pas pour rien que “Damp January” est soutenu par des producteurs d’alcool, soutient Bernard Basset, médecin et président de l’association Addictions France, investie dans les campagnes pour le Défi De Janvier. Le discours, c’est “buvez moins en janvier”. Mais boire moins, dans un pays où on boit beaucoup, ça devrait être un objectif permanent, pas un mois dans l’année ».

Même son de cloche pour le professeur Amine Benyamina, président de la Fédération française d’addictologie, qui abonde : « Le “Damp January”, c’est le cheval de Troie de l’industrie de l’alcool. En tout cas, on y retrouve ses éléments de langage : conseiller la consommation modérée plutôt que l’arrêt, la mise en avant de la responsabilité individuelle plutôt que collective. »

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