HEROÏNE/ L’usage aux USA a été multiplié par 5 en dix ans, selon une étude parue dans JAMA Psychiatry : peut-être une conséquence des prescriptions d’antalgiques opioïdes.

NESARC-I et NESARC-III sont deux grandes enquêtes en population générale menées aux Etats-Unis, respectivement en 2001-2002 et en 2012-2013. Les enquêtes NESARC portent sur l’état addictologique et psychiatrique de la population américaine. Comparer les données de l’enquête de 2001-2002 avec celle de 2012-2013 permet notamment d’apprécier l’évolution des usages de substances et de l’état de santé global de la population américaine.

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NESARC-I et NESARC-III sont deux grandes enquêtes en population générale menées aux Etats-Unis, respectivement en 2001-2002 et en 2012-2013. Les enquêtes NESARC portent sur l’état addictologique et psychiatrique de la population américaine.

Comparer les données de l’enquête de 2001-2002 avec celle de 2012-2013 permet notamment d’apprécier l’évolution des usages de substances et de l’état de santé global de la population américaine.

Dans ce numéro du JAMA Psychiatry, qui est l’un des tous meilleurs journaux de psychiatrie au monde, l’équipe des enquêtes NESARC publie un comparatif sur dix ans des usages d’héroïne vie-entière et des taux de prévalence des troubles d’usage d’héroïne.

Les résultats sont proprement sidérants. Sur une population totale combinée de presque 80 000 sujets (différents entre les deux enquêtes), le taux d’usage d’héroïne vie-entière est passé de 0,33% en 2001-2002 à 1,60% en 2012-2013. Le taux de prévalence des troubles d’usage d’héroïne est passé entre les deux périodes de 0,21% à 1.00%. Cette augmentation était plus marquée chez les individus jeunes (moins de 44 ans) et blancs. La proportion de sujets rapportant avoir commencé par un usage d’opioïdes antalgiques avant de passer à l’héroïne est passée de 35,8% à 55,8% en dix ans.

Les auteurs ainsi que les rédacteurs du JAMA Psychiatry mettent en avant la responsabilité de l’augmentation dramatique des prescriptions d’opioïdes antalgiques pour expliquer cette évolution spectaculaire. Ils appellent le corps médical à prendre la mesure de la situation aux Etats-Unis. Pourtant, l’étude publiée ici n’apporte pas de réponse simple et causale à ces augmentations. Des facteurs socio-économiques et culturels pourraient également avoir joué. Il faudra du temps, et certainement d’autres études, pour confirmer ce résultat et en comprendre tous les ressorts. Et surtout : à quand une étude similaire en France et en Europe ?

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