Impact de la rechute sur le greffon et la survie des patients transplantés hépatiques pour une cirrhose d’origine alcoolique

La cirrhose alcoolique est une indication courante de transplantation hépatique (TH) et représente environ 15 à 40 % de toutes les greffes de foie. La survie du patient et l’état du greffon à 5 ans après TH pour une cirrhose d’origine alcoolique ont été retrouvés similaires que dans d’autres indications de transplantation, et meilleurs que pour les patients transplantés suite à une hépatite C.

Alcool

La cirrhose alcoolique est une indication courante de transplantation hépatique (TH) et représente environ 15 à 40 % de toutes les greffes de foie. La survie du patient et l’état du greffon à 5 ans après TH pour une cirrhose d’origine alcoolique ont été retrouvés similaires que dans d’autres indications de transplantation, et meilleurs que pour les patients transplantés suite à une hépatite C. La prévalence de la rechute après TH pour une cirrhose d’origine alcoolique est variable selon les études et s’étend de 10 à 50%. Or, les données de l’impact d’une consommation d’alcool sur l’histologie du greffon restent minces et contradictoires. De plus, les données de l’impact sur la survie des patients sont variables avec un taux de survie à 10 ans allant de 22 à 70%.

Dans ce contexte, des auteurs ont réalisé une méta-analyse afin de déterminer l’effet d’une rechute d’alcool après TH pour une cirrhose d’origine alcoolique sur l’histologie du greffon et la survie des patients. Les études ont été sélectionnées en fonction des critères suivants: a) transplantation pour une cirrhose d’origine alcoolique, b) données disponibles sur l’histologie hépatique et/ou la survie des patients chez les patients qui rechutes et les patients abstinents, c) suivi minimal de 3 ans.

Après analyse de sept études, la prévalence des rechutes d’alcool, sur la base d’une auto-déclaration, était de 26,3 % (18,0-36,7 %) sur une période de suivi médiane de 6,0 ans (3,7 à 8,3 ans), avec un taux de rechute annuel de 4,7 % (3,0-6,4 %) pour toute consommation d’alcool et de 2,9 % (0,5-5,3 %) pour une consommation excessive d’alcool. Les patients ayant rechuté, par rapport à ceux restés abstinents, avaient plus de risque de développer sur le greffon une stéatose [4,1 (2,4-6,9)], une stéato-hépatite [4,5 (1,4-14,2)], une hépatite alcoolique [9,3 (1,01-85)] et une fibrose avancée ou une cirrhose [8,4 (3,5-20)]. De même, les patients ayant rechuté avaient 3 fois plus de risque de mourir après 10 ans de suivi [3,67 (1,42-9,50)] sans différence de survie globale ou après 5 ans. La malignité extra-hépatique et les événements cardiovasculaires étaient des causes courantes de mortalité chez les patients.

La reprise d’une consommation d’alcool après TH pour une cirrhose d’origine alcoolique a donc un impact négatif sur la greffe et la survie à long terme du patient. Ces résultats mettent en lumière l’importance de la mise en place de stratégies visant à réduire la reprise d’une consommation d’alcool après TH en cas de cirrhose alcoolique.

Par Louise Carton

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