Impact du soutien social chez les patients dépendants à l’alcool : quand la génétique de l’ocytocine s’en mêle

L'environnement social influence fortement la santé mentale individuelle. Les personnes bénéficiant de solides systèmes de soutien social ont tendance à éprouver des niveaux plus élevés de bien-être,

Alcool

L’environnement social influence fortement la santé mentale individuelle. Les personnes bénéficiant de solides systèmes de soutien social ont tendance à éprouver des niveaux plus élevés de bien-être, des niveaux plus faibles de troubles psychologiques et moins de symptômes psychiatriques. Cependant, il existe une variabilité inter-individuelle importante quant à la mesure dans laquelle le soutien social est bénéfique pour la santé mentale en général.

Les origines biologiques de cette relation n’ont pas encore été établies. Récemment, beaucoup d’attention a été portée sur le rôle de l’ocytocine dans l’interaction sociale. L’ocytocine est une petite hormone, produite dans l’hypothalamus, connue pour favoriser une variété de comportements pro-sociaux, y compris l’altruisme, la confiance et l’empathie.

Étant donné que l’ocytocine agit à l’interface entre la récompense, le stress et les systèmes sociaux, des chercheurs ont émis l’hypothèse que l’ocytocine pourrait avoir une influence sur les effets bénéfiques de l’interaction sociale. Pour explorer cette question, une étude a été conduite afin d’évaluer le génotype de l’ocytocine, le soutien social et la santé psychologique d’un groupe de personnes dépendantes à l’alcool. Les associations entre les perceptions de soutien social, de détresse psychologique et de problèmes liés à l’alcool ont d’abord été examinées. L’influence du génotype de l’ocytocine sur la force et/ou la direction de ces associations a ensuite été déterminée.

Ainsi, des données de 269 adultes diagnostiqués avec une dépendance à l’alcool (25% de femmes), admis dans des programmes de traitement intra-hospitaliers ou ambulatoires en Pologne ont été analysées.

Les scores de détresse psychologiques étaient corrélés négativement avec le soutien social. Un effet modéré, mais significatif, du génotype OXT (rs2740210) sur la relation entre soutien social et la détresse psychologique a été mis en évidence. En effet, tandis que les porteurs de l’allèle G présentaient la relation négative attendue entre le soutien social et la détresse psychologique, les homozygotes T ne montraient pas une telle relation.

Des difficultés psychologiques étant associées à la persistance d’une consommation d’alcool et à un risque accru de rechute, il est fondamental de comprendre les facteurs qui favorisent ou atténuent cette souffrance. Ces résultats s’ajoutent à un ensemble de données qui suggèrent que le soutien social (agissant en partie via l’ocytocine) pourrait être un moyen efficace de réduire la détresse psychologique. Cependant, des facteurs intrinsèques comme la disposition génétique ont une influence sur ces effets. Le renforcement des liens sociaux visant à améliorer la santé mentale pourrait s’avérer ainsi une stratégie moins efficace chez certains patients.

Par Louise Carton

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