Impact d’une intervention parentale de type mindfulness sur la qualité de la relation parent/enfant chez les usagers d’opiacés

Ces dernières années, l’évolution des connaissances et des représentations à conduit à une augmentation du nombre de femmes recevant un traitement de substitution opiacé au cours de la période périnatale. Il est généralement admis que chez les usagers de substance psychoactive au cours de la grossesse on retrouve un plus haut risque de stress et de faible investissement parental..

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Ces dernières années, l’évolution des connaissances et des représentations à conduit à une augmentation du nombre de femmes recevant un traitement de substitution opiacé au cours de la période périnatale. Il est généralement admis que chez les usagers de substance psychoactive au cours de la grossesse on retrouve un plus haut risque de stress et de faible investissement parental, de symptômes dépressifs, d’antécédents de traumatismes, et de sentiment d’échec, avec un état de santé physique et psychique globalement moins bon qu’en population générale.

 

Dans ce contexte, on retrouve également plus fréquemment des troubles de l’attachement. Il existe d’ailleurs des programmes spécifiques travaillant la parentalité dans cette population, basés sur des techniques cognitivo-comportementales, psychoéducatives et d’attachement comme le « Attachment and Biobehavioral Catchup » ou le « Mothers and Toddler Program ». Les études qui les soutiennent présentent toutefois plusieurs limites, en particulier lié au faible nombre de sujets inclus.

 

Les techniques « mindfulness-based parenting” (MBP), ou parentalité fondée sur le mindfulness est une approche relationnelle privilégiant l’attention complète des parents sur l’interaction avec leur enfant, le non jugement, la compassion, l’autorégulation et le ressenti émotionnel. Cette stratégie a montré son efficacité dans la réduction du stress, de la rigidité parentale, et des comportements à problème chez les enfants. Elle permet également une diminution du craving chez le parent et augmente l’insight et l’engagement dans les soins.

 

Les auteurs ont donc imaginé une intervention parentale de 12 semaines fondée sur la pleine conscience et ciblant les traumatismes. Ils ont ensuite voulu évaluer son impact sur les comportements parentaux ainsi que l’adhésion des parents au programme, et les relations qu’il pouvait exister avec des antécédents de traumatismes dans l’enfance chez les mères. Pour cela, ils ont réalisé des pré et post tests ainsi que des mesures répétées tout au long du programme.

 

Leur outil a montré une amélioration cliniquement significative de la qualité des comportements parentaux en termes d’attention et d’interaction. Les parents ayant le plus d’antécédents de traumatismes et ayant le plus participé au programme avait une amélioration globale plus importante. Ils concluent donc qu’une intervention à visée parentale fondée sur la pleine conscience et ciblant les traumatismes parait pertinente pour améliorer la qualité des interactions et le lien parents/enfant ainsi que le comportement parental global.