Plusieurs travaux ont identifié des différences de volumes cérébraux entre les sujets présentant des histoires familiales de trouble de l’usage d’alcool, et ceux qui en étaient exempts. Pour certains auteurs, ces différences pourraient indiquer un facteur de vulnérabilité génétique au trouble de l’usage d’alcool. Toutefois, ces résultats sont plutôt inconstants dans la littérature scientifiques. Les auteurs de cet article ont donc souhaité réaliser une revue descriptive de la littérature qui a permis de retenir 15 études portant sur 1735 patients au total. Ils ont ensuite mis cette analyse de la littérature en regard de leur propre étude sur 69 jeunes adultes (19,71 ans en moyenne) chez qui était mesurés le volume et l’épaisseur corticale. La consommation d’alcool était relevée pour des analyses secondaires.
La revue de la littérature confirme l’existence de patterns variables de résultats chez les sujets présentant une histoire familiale de trouble de l’usage d’alcool. Le résultat le plus consistant était la présence chez ces sujets d’un plus petit volume de l’amygdale, mais ce résultat n’était pas présent dans toutes les études analysées.
Concernant l’étude sur les 69 jeunes adultes, aucune différence significative de volume ou d’épaisseur n’a pu être mise en évidence que ce soit en fonction de l’histoire familiale de trouble de l’usage d’alcool, du sexe, ou de l’interaction des deux.
Les auteurs proposent donc de nouvelles études sur le sujet, estimant qu’il existe à l’heure actuelle encore trop peu de données pour conclure à un lien clair entre volume cérébral et histoire familiale de trouble de l’usage d’alcool. A leurs yeux des études prospectives sont indispensables pour pouvoir prendre en compte les variabilités inter-individuelles et comparer le développement cérébral entre des groupes avec et sans histoire familiale de trouble de l’usage d’alcool.