La e-santé : une révolution dans les addictions

Fortement soutenu par les pouvoirs publics, un rapport à été remis à la Mildeca concernant les vastes possibilités des nouvelles technologies pour prévenir et soigner les addictions. Il a été présenté devant de nombreux responsables politiques et sanitaires le 14 Mai dans les locaux du Premier Ministre.

Face aux besoins et à la demande de prévention, de soins, d’accompagnement et de réduction des risques, l’offre actuelle, pourtant diverse et composée de professionnels compétents et engagés, ne suffit plus. C’est ce que l’on appelle le « Treatment Gap » qui définit l’écart entre le nombre de personnes souffrant d’addiction et le nombre de patients traités.

En France, moins de 20% des personnes présentant un trouble de l’usage de substances bénéficient d’un traitement, qu’il s’agisse des fumeurs, des consommateurs problématiques d’alcool ou de drogues illicites.  (Bulletin de l’OMS 2004;82:858-866).  Les pathologies addictives sont, parmi les pathologies psychiatriques, celles qui ont les taux de « Treatment Gap » les plus élevés dans la plupart des pays.

Or, un recours aux soins trop tardif contribue à l’aggravation des troubles et à l’installation de difficultés de tous ordres : complications somatiques, troubles psychologiques et psychiatriques, désinsertion sociale et professionnelle, dégradation financière.

C’est pour améliorer cette situation que Nicolas Prisse, Président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) a confié, fin 2018, au Professeur Michel Reynaud, président du Fonds Actions Addictions, et au Docteur Jean-Pierre Thierry, conseiller e-Santé du fonds, la mission de proposer un panorama et une première analyse des bénéfices attendus de l’e-Santé pour les personnes souffrant d’addiction.

Ce rapport « E-Santé et Addictions » affirme que la e-santé permettra une révolution pour la prévention, le diagnostic et la prise en charge  des addictions.
Il a été présenté ce mardi 14 mai dans le cadre d’une demi-journée d’échanges à la MILDECA, réunissant parlementaires, addictologues et professionnels de santé, associations de patients et acteurs institutionnels de la santé. Plus de 100 personnalités du monde politique et sanitaire étaient réunis pour parler des synergies possibles entre nouvelles technologies et addictologie.

Par conséquent, dès aujourd’hui, qu’est-il possible de faire ?

  • Accélérer le développement de plateformes nationales et régionales comprenant des informations, des outils d’évaluation et des espaces communautaires interactifs (site Web et applications traitant des données non-nominatives)
  • Créer des plateformes de premier recours pour l’accompagnement et l’orientation grâce à une nouvelle tarification des échanges à distances avec des psychologues et des patients experts.
  • Inciter au développement des téléconsultations s’appuyant des applications et des outils numériques
  • Intégrer la e-santé dans des régions pilotes
  • Créer un observatoire des stratégies de communication numérique susceptibles de favoriser les conduites addictives, ciblant notamment les plus jeunes

Vous trouverez le résumé des propositions dans notre dossier de presse ainsi que des exemples de réalisations françaises (Je Ne Fume Plus!, Doctoconsult, Pulsio Santé) . Vous pouvez visiter notre forum qui est une initiative numérique pour proposer de l’aide entre pair sur internet : voir la présentation de France Info sur le sujet.