La pénibilité physique et le stress au travail incitent à consommer plus d'alcool

Une étude du ministère du Travail établit un lien entre la pénibilité au travail, le chômage et la consommation excessive d'alcool. Notamment pour les cadres et les ouvriers. Les hommes sont les plus concernés.

Alcool

Travailler en plein air. Porter des charges lourdes. Subir des secousses ou des vibrations font partie des critères pour qualifier un travail pénible physiquement. Autant de facteurs qui peuvent être à l’origine d’une consommation « à risque chronique » d’alcool. On entend par là plus de 14 verres par semaine pour les femmes et plus de 21 verres pour les hommes. Ces conclusions proviennent d’un travail de recherche mené sur 11.000 personnes en 2010, qui vient de paraître dans la revue Travail et Emploi publiée par le département études et statistiques du ministère du Travail. Ce n’est pas le statut d’ouvrier qui expose à boire plus mais bien des conditions de travail physiquement difficiles. On consomme de l’alcool « pour tenir ou supporter les risques ». Les hommes sont plus concernés que les femmes.
Notamment à cause de « constructions culturelles », dit la chercheuse, qui associent masculinité et consommation d’alcool. Corinne Mette, de la Dares, cite par exemple les salariés du bâtiment et des travaux publics, ainsi que les agriculteurs.

Les cadres surreprésentés parmi les gros buveurs

A l’opposé, les cadres peuvent aussi être de gros consommateurs d’alcool. Ils sont plus nombreux que la moyenne nationale à être buveur quasi quotidiens. Quinze pour cent des cadres sont dans ce cas, contre 11% de la population générale. Idem pour les buveurs à risque chronique, plus gros consommateurs. Pourquoi ? La chercheuse émet l’hypothèse que « travailler sous pression » favorise la consommation quasi quotidienne d’alcool.