L'activité cérébrale des parieurs étudiée pour aider les personnes dépendantes

Jeux d’argent et de hasard

Damien Brevers, chercheur FNRS en neurosciences à l’ULB, fait partie d’une équipe scientifique qui s’est penchée sur les activités du cerveau des personnes qui parient sur des matchs de football. Interrogé sur La Première, il explique la méthode de travail utilisée : « Nous avons, en collaboration avec des chercheurs de l’université de Gand, examiné l’activité cérébrale déclenchée chez des fans de football par la vision de matchs associés à une opportunité de parier. Et nous avons comparé cette activité cérébrale par rapport à des conditions où les matchs n’étaient pas associés à une opportunité de parier. Nous avons observé qu’il y avait davantage d’activité cérébrale pour les matchs associés à une opportunité de parier de l’argent, et notamment dans des zones qui sont communément associées à la prise de décision, à la régulation des émotions, à l’anticipation d’une récompense. En d’autres termes, on peut dire qu’il y a davantage de sensations, de plaisir et une modification de notre manière de traiter l’information lors de la perception d’événements sportifs. Donc, de manière plus large, je pense que notre étude offre une simulation assez sensible de l’offre actuelle des paris sportifs, de comment cette offre actuelle de paris sportifs modifie notre manière de traiter l’information ».

« On leur a présenté des affiches de matchs de football européen qui allaient se passer le même week-end que l’expérience. Les sujets étaient scannés entre 9 h et 17 h, et on leur présentait des matchs du Calcio, de la Ligue A, de la Jupiler Pro League, tous les grands championnats européens qui avaient lieu après le scan, donc après 17 h le même jour ou le dimanche, de sorte que la vision de ces événements sportifs soit rattachée vraiment à des événements qui ont lieu dans la vie réelle. Plus précisément, il y avait deux conditions dans l’expérience : une condition où la personne percevait une série d’affiches de matchs, et après avoir vu 10 affiches de matchs, elle devait choisir quel match sur lequel elle voulait parier, par exemple, Barcelone contre Séville. Dans l’autre condition, elle percevait également 10 matchs et on lui demandait à la fin de la perception des 10 matchs de choisir le match qu’elle préférerait regarder à la télévision. Nous avons comparé l’activité cérébrale observée lorsqu’on présentait les affiches de matchs à la personne ».