L’alcool source de divorce chez les campagnols des prairies

Contrairement à la plupart des rongeurs, le campagnol est monogame. Une équipe de chercheurs américains a rassemblé une centaine de de campagnols et leur a laissé le temps de former des couples. Puis les rongeurs ont été séparés en 3 groupes :

Alcool

Contrairement à la plupart des rongeurs, le campagnol des prairies est monogame. Une équipe de chercheurs américains a rassemblé une centaine de  campagnols et leur a laissé le temps de former des couples. Puis les rongeurs ont été séparés en 3 groupes :

  • 1/3 n’ayant pas accès à l’alcool
  • 1/3 où le mâle et la femelle y avait tous les deux accès
  • Et le dernier 1/3 ou seul les mâles pouvaient consommer.

Dans ce dernier cas de figure, les mâles montraient une réduction du temps passé avec leur partenaire, ce qui n’était pas le cas si la femelle buvait aussi de l’alcool. Mieux, les chercheurs ont montré qu’en cas de consommation discordante, et donc de diminution d’attraction du mâle pour la femelle, celui-ci présente une diminution de l’expression d’ocytocine dans le noyau paraventriculaire, zone du cerveau où est physiologiquement sécrétée cette hormone.

Cette étude suggère que la consommation d’alcool est en mesure de modifier la préférence sexuelle des mâles, plutôt vers des femelles également consommatrices d’alcool. Les auteurs de l’article vont mettre en place une étude miroir, où c’est l’attirance sexuelle de femelles alcoolo-préférantes qui sera évaluée, selon que leur partenaire est lui aussi alcoolo-préférant.

Une fois les premiers sourires estompés, cette très belle étude, tant sur le plan comportemental que neurobiologique, est beaucoup moins anecdotique qu’il n’y parait. Les campagnols des prairies, fidèles et riches en ocytocine, et les campagnols des montagnes, infidèles et pauvres en ocytocine, sont très bien étudiés tant dans leurs comportements sexuels que sociétaux. Et le rôle de l’ocytocine dans ces différents comportements est bien connu ; et éventuellement manipulé par les chercheurs.

Chez l’humain aussi, on sait que l’alcool facilite l’empathie avec ses congénères et les relations affectives et sexuelles et donc il n’est pas anodin de mieux connaître les mécanismes en jeu. Ces petites bestioles n’ont pas fini de nous en apprendre…

Par Benjamin Rolland