Le binge drinking est une modalité particulière et dangereuse de consommation d’alcool qui vise à atteindre l’ivresse voire dans les cas les plus extrêmes le coma éthylique le plus rapidement possible. Ce type de consommation est le plus souvent rencontré chez les jeunes qui boivent moins régulièrement mais en plus grande quantité par occasion comparativement aux adultes qui eux ont tendance à boire plus régulièrement et en moins grande quantité. Cependant une étude américaine récente (environ 40 000 participants de plus de 18ans) montre que ce comportement de binge drinking est loin de concerner uniquement les jeunes.
Il n’y a pas de définition consensuelle du binge drinking au niveau international ce qui cantonne ce type de consommation et de comportement à un concept confus.
La consommation d’alcool se mesure en verre ou unité d’alcool ou encore verre standard qui contient en France 10g d’éthanol pur. Les enquêtes nationales réalisées par l’OFDT utilisent la définition des alcoolisations ponctuelles importantes (ou API) comme étant la consommation d’au moins 5 verres en une occasion chez les jeunes de 17 ans. Dans l’enquête ESCAPAD, 44% des jeunes âgés de 17 ans déclaraient en 2017 avoir eu au moins une API et 16,4% trois API dans le mois écoulé ; et 3% ont été ivres « au point de vomir tout oublier ».
L’OMS a défini le binge drinking comme étant la consommation d’au moins 4 et 5 verres par occasion respectivement chez les filles et les garçons. L’institut américain sur l’abus d’alcool et l’alcoolisme (NIAAA) a précisé en 2004 que le binge drinking se caractérise par une alcoolémie d’au moins 0,8g/l atteinte seulement après deux heures et qui correspond à la consommation d’environ 6 et 7 verres respectivement chez les filles et les garçons.
La définition du binge drinking est primordiale car, par exemple, une étude récente a montré qu’en prenant la définition du NIAAA les jeunes admis aux urgences après alcoolisation présentent des conséquences plus graves comparativement à ceux du groupe sélectionné selon les critères de l’OMS. Cette étude démontre ainsi que la consommation importante et surtout rapide d’alcool entraine des conséquences plus graves.