La filière viticole “Les Vins de Provence”, composée de trois appellations, de nombreux vignobles et de plusieurs centaines de producteurs, produit 31% des vins rosés français. Véritable empire œnologique, elle cultive sa popularité par de nombreuses campagnes de communication.
En 2016, les Vins de Provence lançaient “Le goût du style”, un slogan pour ancrer la consommation de vin dans un art de vivre historiquement proche du terroir et de ses produits, et dans lequel s’entremêlent luxe et élégance, savoir-faire et héritage. L’objectif ? Mettre en scène le vin dans un univers de bon goût et valoriser le produit par une grande attention à l’esthétique de son contexte de consommation.
Dans cette dynamique et forts de cette ambition, les vins de Provence ont ainsi proposé, fin octobre, à une jeune influenceuse lifestyle (171000 abonnés sur Instagram), de venir visiter certains vignobles, afin de promouvoir auprès de ses followers les possibilités liées à l’œnotourisme local puis, par la suite, composer une table mettant en scène leurs produits.
Les stories Instagram (1 et 2) qu’elle a réalisées sont ainsi rythmées par des balades dans les vignobles, des dégustations de vin, visites des caves, présentations de bâtisses, découverte de brocantes et suivi d’ateliers.
Si certains de ces éléments nous semblent autorisés par la loi, comme le fait par exemple de parler de la nature du produit, de son procédé de production ou de sa composition, certains aspects de ces stories nous interpellent.
Rappelons que la loi Evin prévoit (normalement) la neutralité des contenus, l’interdiction de mise en scène de personnes dont ce n’est le métier et exige la présence de messages sanitaires précisant que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. On peut ainsi se questionner sur le caractère réglementaire de stories Instagram dans lesquelles une ou plusieurs personnalités disposant d’une importante popularité et influence sont invitées à promouvoir un produit alcoolisé.