Lenny, un film de Bob Fosse de 1974 Repris en salles en octobre 2025

Autres drogues
Lenny un film de Bob Fosse de 1912 repris en salles en octobre 2025

En 1966, Lenny Bruce, cet humoriste américain qui a tant fait parler de lui, est retrouvé mort à quarante et un an dans sa salle de bain suite à une overdose d’héroïne. Il restera une référence dans le métier, incarnant liberté de ton et esprit contestataire…

Les usages de drogues ne sont pas centraux dans ce film biographique en noir et blanc de Bob Fosse, repris en salle ce mois d’octobre, mais l’on sait qu’ils ont occupé le terrain dès les débuts de sa carrière, débuts loin d’être flamboyants. Ces usages auront raison du couple qu’il formait avec Honey Harlow, stripteaseuse qu’il avait épousée au début des années cinquante et avec qui il aura une fille.

La fréquentation d’un milieu artistique enclin aux consommations de substances diverses et variées encouragea les deux amoureux dans des usages réguliers, notamment d’héroïne, usages dont seul Lenny se libérera, un temps du moins. Le temps pour sa compagne de faire quelques années de prison pour détention de drogues, et pour Lenny de faire grandir sa fille unique Kitty…

Le talent de l’humoriste finit par s’affirmer avec les années, et avec lui la célébrité augmente, la visibilité aussi par la même occasion. Lenny s’expose inévitablement et les censeurs sont à l’affut, prêts à lui sauter à la gorge. Toute blague et tout propos jugés inappropriés ou irrévérencieux sont les malvenus. Il faut savoir qu’il fut un temps où dire des “horreurs“ sur scène était tout aussi prohibé que l’usage d’héroïne.

Lenny sera arrêté à de multiples reprises pour “obscénités“ sans que ça n’ait de réelle incidence sur la poursuite de ses stand-up. L’artiste à la verve haute et controversée a toujours défendu une liberté de parole inconditionnelle comme il aurait pu défendre la liberté de consommer toutes substances psychoactives, quelles qu’elles soient.

La guerre à la drogue lancée un peu plus tard par Nixon, au tout début des années 70, n’avait pas encore fait des usages de drogues l’ennemi public numéro un, mais la “décence“ verbale était bel et bien de mise, et les “obscénités“ traquées car bousculant les bonnes mœurs.

Lenny pensait être protégé par le premier amendement de la Constitution qui garantit la liberté de parole, mais les entrepreneurs de morale et puritains actifs en avaient décidé autrement et auront raison d’un humoriste désormais traqué. L’homme qui souffrait d’une hépatite contractée en 1944, sera fragilisé par des usages d’opiacés qui reprirent de plus belle à la libération de son épouse, usages soulageant probablement en partie sa souffrance de ne pouvoir s’exprimer librement…

Thibault de Vivies,
DopamineCity.fr