Les Britanniques prêts à se lancer dans une véritable politique de santé publique contre l’alcool ? Un exemple à suivre pour la France ?

A l’heure où la France est prise dans un débat sur l’alcool dépassant les simples enjeux scientifiques et de santé publique, et que les arguments avancés défient les données de l’évidence et de la science, nos collègues britanniques débattent de sujets de santé publique plus sérieusement que nous..

Alcool

A l’heure où la France est prise dans un débat sur l’alcool dépassant les simples enjeux scientifiques et de santé publique, et que les arguments avancés défient les données de l’évidence et de la science (mais au fait, le vin contient-il véritablement de l’alcool ? ne disait-on pas auparavant qu’il s’agissait du lait des vieillards?), nos collègues britanniques débattent de sujets de santé publique plus sérieusement que nous : la possibilité de fixer un prix minimal pour les unités d’alcool (tous types d’alcools confondus) afin d’en limiter son impact sur la santé publique. En effet, les atteintes hépatiques vont bientôt représenter la 1ère cause de mortalité en Grande Bretagne, et l’alcool en est massivement responsable.

 

Dans cet article du Lancet, ces auteurs évoquent la mise en place prochaine par l’Écosse de cette mesure de santé publique, et l’évaluation des avantages et inconvénients de cette mesure dans les autres pays britanniques. A partir du 1er mai 2018, l’Écosse va expérimenter un prix minimum par unité d’alcool, à savoir un tarif minimal de 0,50 £ (environ 0,70€) par unité d’alcool. Au vu des données scientifiques actuelles, le gouvernement écossais estime que cette augmentation devrait diminuer à moyen terme d’environ 400 le nombre de décès lié à l’alcool par an, et diminuer le nombre d’hospitalisations d’environ 8300 par an. Il faut savoir que cette mesure a été obtenue après 4 années d’âpres discussions et au terme d’une bataille juridique intense qui s’est terminée devant les instances européennes.

 

Ces mesures se basent sur un nombre important de travaux scientifiques qui démontrent les bénéfices de cette mesure, à la fois sur le plan de la réduction des coûts de santé, de comorbidités somatiques, d’années d’espérance de vie en bonne santé et de mortalité. Mais en Grande-Bretagne comme en France, les données de santé publique ne sont pas les seules à influencer la politique de santé publique, et il n’est pas encore certain que cette mesure soit appliquée en Angleterre. L’évaluation des effets de cette mesure en écosse sera surement utile pour discuter de la généralisation potentielle de cette mesure… et ces données nous seront également utiles pour discuter de la pertinence d’appliquer une telle mesure en France…

Par Paul Brunault

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