Ça s’appelle « Les raisins de la misère, enquête sur la face cachée des châteaux du Bordelais » et c’est un livre coup de poing qui est publié ce mercredi aux éditions du Rouergue. L’auteure Ixchel Delaporte est une journaliste qui évoque la vie des travailleurs dans le vignoble le long de ce qu’on appelle le couloir de la pauvreté, du Médoc au sud Gironde, le long de la Garonne. Elle a mené une enquête de terrain dans les plus prestigieuses appellations.
Des témoignages saisissants
Ixchel Delaporte a été « choquée de l’écart démentiel entre le luxe des grands châteaux et la pauvreté des gens qui y travaillent ». Alors elle raconte. Asma et ses deux enfants qui, quand elle les rencontre, n’ont plus mangé de viande depuis 15 jours et vivent à Pauillac dans un petit studio délabré. Le papa José travaille dans la vigne. Chaque matin, une camionnette passe à 7h pour l’emmener avec des Marocains nettoyer des parcelles à une vingtaine de kilomètres de là. Ixchel Delaporte raconte aussi André 65 ans, ses 5 enfants, ses 15 petits-enfants, tziganes sédentarisés qui vivent dans des cabanons au milieu du Sauternais. Elle raconte encore Françoise à La Réole, opérée deux fois du dos après dix ans dans les vignes et qui a dû reprendre son poste pour gagner un peu d’argent.